Né le 7 mai 1934 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; victime civile.

plaque famille Gaudy, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Gaudy, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Pierre Gaudy était le fils de Louis (né le 15 août 1901, à Oradour-sur-Glane), cultivateur (métayer), et de son épouse Catherine née Pasquet (née le 8 décembre 1905, à Nieul). Ses parents s’étaient mariés le le 31 juillet 1926 à Nieul.
Il était le cadet d’un fratrie de trois enfants, Yvonne (née le 10 février 1928, à Nieul), Éva, (née le 27 août 1930, à Oradour-sur-Glane).
Il était le petit-fils de Léonard Gaudy. Il était le cousin de Roger, Marcelle, Maurice Gaudy.
Il était domicilié au hameau de Theineix avec sa famille.
Ses parents et ses sœurs échappèrent au massacre absent le jour du drame.
« Une silhouette du hameau de Theineix : une jeune fille de quinze ans, Yvonne Gaudy, qui exerce comme la plupart des villageoises le métier de gantières, s’en va livrer son ouvrage, enveloppé dans la ’’cravate’’ de soie noire. Le soleil, devenu violent en ce début d’après-midi, marque durement son ombre sur la route. Yvonne entend le bruit d’une autochenille dans son dos. Elle se rend compte que le conducteur s’apprête à l’écraser et n’a que le temps de se jeter dans le fossé qui borde le chemin. Les soldats alignés sur la chenillette pointent leurs armes sur elle. Elle reste immobile et l’engin s’éloigne... Le convoi militaire dépasse le pont qui enjambe la Glane et pénètre dans le bourg par le sud, cependant que d’autres groupes sont restés à l’arrière pour investir les hameaux. (…) Cependant, Yvonne Gaudy s’est relevée de l’ornière où elle s’était blottie. Elle a repris vers Bellevue pour livrer son travail. Au-dessus du château de Laverine, elle a vu des soldats se déployer en courant dans les champs en directions des Brégères et de Puy-Gaillard. Un soldat fait signe à la jeune fille de s’arrêter, cependant qu’un officier allemand distribue des papiers – des plans ou des consignes – à quelques soldats avant de poursuivre sa route vers Oradour. Les soldats ont signe à Yvonne de les suivre. Un peu plus loin, un officier lui demande ses papiers d’identité, elle déclare ne pas les avoir sur elle. ’’D’où êtes-vous ?’’ Yvonne, d’un geste, désigne le hameau des Bordes. ’’Non, pas les Bordes. Allez vers la route nationale’’ et il la laisse partir. D’autres soldats arrivent avec un groupe d’habitants des hameaux, des voisins qu’elle connaît, et dans son affolement, elle se joint à eux. Un des soldats l’interpelle : ’’Il ne faut pas venir ici, allez vers la route. Ne revenez pas pendant deux ou trois jours. On a tué un des autres, là-bas, on va vous tuer’’. Yvonne comprend de moins en moins, l’officier donne ordre à un motard qui dit à la jeune fille de le suivre. Au carrefour des routes de Saint-Victurnien et de Limoges, une mitrailleuse est installée, et le motard enjoint aux servant de laisser passer Yvonne alors que défilent des camions chargés de munitions et que des habitants du château de Laverine arrivent, à pied, poussés par un soldat armé. Soudain, tout s’accélère, un coup de feu éclate, Yvonne s’éloigne sans courir, de peur d’être mitraillée, traverse la route, écoute : il n’y a pas d’autres soldats. Elle se met alors à courir en direction de la ferme Lanie où elle se réfugie. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlé dans l’église avec ses cousins et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Son grand-père fut mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Pierre Gaudy obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Ses parents et ses sœurs, seront des habitants du village provisoire.
Sa sœur Yvonne sera témoin au procès de Bordeaux en 1953.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p76-76 et p86-87).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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