Né le 23 août 1904 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; scieur de long ; victime civile.

plaque famille Joyeux - Giroux, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Joyeux - Giroux, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Antonin Joyeux était le fils de Joseph (né le 26 décembre 1863 et décédé le 21 février 1942 à Oradour-sur-Glane), scieur de long, et de son épouse Jeanne née Sathouny* (née le 17 juin 1874, à Veyrac). Ses parents s’étaient mariés le 2 septembre 1899 à Oradour-sur-Glane. Son père était veuf en premières noces de Jeanne Vauzelle (née le 11 septembre 1871, à Veyrac et décédée le 20 septembre 1895, à Oradour-sur-Glane), qu’il avait épousé le 20 octobre 1888 à Oradour-sur-Glane.
Il était le cadet d’une fratrie de quatre enfants, Marguerite (née le 22 juillet 1889 et décédée en 1941, à Oradour-sur-Glane), veuve en premières noces de Georges Charles Eugène Pertuy, et épouse en secondes noces d’André Benjamin Machenaud*, parents de Denise Jeanne Machenaud*, Pierre (né le 15 avril 1891, à Oradour-sur-Glane) époux de Catherine Laplaud, nés de la première union de son père, et Pierre Eugène (né le 13 juillet 1900, à Oradour-sur-Glane) époux de Marie Louise Ribière.
Le 22 juin 1929 à Oradour-sur-Glane, il épousa Marie Louise Jeanne Germaine Giroux* (née le 19 juin 1908, à Oradour-sur-Glane), fille de Pierre Giroux* et de son épouse Françoise née Raynaud. De cette union naquirent trois enfants, Marie Jeanne (née le 1er novembre 1931 et décédée en 1937), Henri Jean* (né le 6 février 1939), Roger* Antonin (né le 15 mars 1940), à Oradour-sur-Glane.
Au recensement de 1936, Antonin Joyeux* était employé de commerce pour Mr Dupic*, et habitait le Bourg d’Oradour-sur-Glane avec sa famille et son beau-père.
En 1944, la famille était domiciliée au Vignaud à Oradour-sur-Glane.
Il était le cousin de Michèle Vauchamp*, petite-fille de sa tante Marie Joyeux épouse de Jean Vauchamp.
Son frère Pierre Eugène et son épouse échappèrent au massacre, habitant Les Bordes à Oradour-sur-Glane, hameau non raflé le 10 juin 1944.
« (…) les coups de feu isolés et les rafales d’armes automatiques n’ont cessé de crépiter durant l’après-midi du 10 juin 1944, un peu dans toutes directions. Vers 16 heures ou 16h30, on apercevait la fumée qui s’élevait dans le bas du Bourg d’Oradour. Depuis les Bordes, on n’a pas de vue sur le haut de cette localité. Nous pensions à une rencontre entre troupes allemandes et formations du maquis... »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé avec son beau-frère dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés, son beau-père fut probablement tué à son domicile, mais son corps ne fut pas identifié.
« Lors des recherches des soldats dans les maisons du village, aucune pitié n’est accordé aux vieillards ou aux malades. Les SS ont pénétré dans la chambre où Pierre Giroux*, un paralytique de soixante-dix-sept ans, gît sur son lit. Ils ressortent sans emmener l’homme. »
Son épouse, ses enfants, sa mère, sa nièce et sa cousine furent brûlés dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Il fait partie des 52 corps identifiés pour lequel un acte de décès put être établi.
Antonin Joyeux obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son frère Pierre Eugène sera témoin au procès de Bordeaux en 1953, et sera secrétaire de mairie d’Oradour en 1945, il décède le 20 septembre 1983 à Bagneux (Hauts-de-Seine).
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Michel Baury, Marie-Noëlle et René Borie, Oradour-sur-Glane, récit d’un survivant, témoignage de Pierre Joyeux, éditions Privat (p148). — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p81).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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