Né le 23 mars 1923 à Saint-Mexant (Corrèze), exécuté sommairement le 13 juin 1944 au siège de la SIPO-SD à Poitiers (Vienne), décédé le jour même à l’hôpital de Poitiers ; ajusteur à la manufacture d’Armes de Tulle ; résistant Armée Secrète (AS) de la Corrèze.

André Daubernard était le fils de Baptiste Daubernard, cultivateur et de Marie Chazal, domiciliés à Saint-Mexant, commune limitrophe de Tulle, au nord-ouest. Son père ancien combattant de 1914 – 1918 s’était marié à Saint-Clément (Corrèze) le 2 avril 1921 avec Marie Chazal. André né en 1923, était l’aîné de leurs quatre enfants. Son père trouva à s’employer à la fin des années 20 à la Manufacture nationale d’Armes de Tulle (MNAT), comme manœuvre. Il y fut d’ailleurs affecté spécial en septembre 1939, comme ouvrier de manutention. André y trouva également un emploi et était en 1944 ajusteur à la Manufacture, célibataire et domicilié 63, Côte de Poissac à Tulle. Il s’engagea dans la Résistance (il fut homologué FFI, dossier SHD Vincennes op. cit.) au sein de l’AS. Son nom apparaît dans l’état nominatif des officiers, sous-officiers et soldats tombés dans les rangs de l’Armée Secrète de Corrèze (Maquis de Corrèze op. cit. page 528), mais son action résistante reste à préciser. Il fut arrêté le 9 juin 1944 lors de la rafle menée par une unité de la division Das Reich après la reprise de Tulle par les troupes allemandes. Ayant échappé au premier tri qui conduisit aux 99 pendaisons, il fit le lendemain 10 juin partie des otages rassemblés et conduits à Limoges (Haute-Vienne). Le 11 juin à la suite d’un nouveau tri, un convoi d’environ 370 personnes (otages de Tulle et résistants extraits de la prison de Limoges) dont faisait partie André Dauberbard fut formé et emmené vers Poitiers où il parvint en fin d’après-midi du 12 juin. Les prisonniers furent regroupés et parqués dans la cour de la Gestapo, rue des Écossais, surveillés par des soldats armés. Dans la nuit, vers deux heures du matin le 13 juin, débuta un bombardement de l’aviation alliée sur le secteur de la gare de Poitiers. Le bâtiment de la Gestapo, proche de la gare fut encadré par les bombes. Les prisonniers se plaquèrent au sol pour se protéger des nombreux éclats qui parvenaient jusqu’à eux. Les soldats SS de garde tirèrent sur eux au moyen de deux fusils mitrailleurs. Cinq prisonniers furent tués sur le coup. Vers 13 heures, les Allemands firent transporter les blessés au nombre de 27 à l’Hôtel-Dieu de Poitiers. André Daubernard qui en faisait partie décéda le jour même. D’abord inhumé à Poitiers, son corps fut transféré à Tulle en 1954.
Il obtint la mention mort pour la France (décision du 24 avril 1945), et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Mexant, sa commune natale. Son nom figure également à Tulle sur le monument des déportés et sur le monument commémoratif de l’ancienne Manufacture.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Corrèze (État civil, registre matricule, recensements) — Arch. Dép. Vienne, archives du commissariat central de Poitiers 1695 W art. 10 — Service historique de la Défense, Vincennes dossier GR 16 P 158951 (à consulter) — Maquis de Corrèze Éditions Sociales 3ème ED. 1975 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil, mairie de Poitiers, registre des décès 1944 acte n° 597..

Michel Thébault

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