Né le 22 janvier 1899 à Saint-Junien (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; ramoneur ; victime civile.

Camille – dit Jean Ito était le fils de Joseph (né le 14 mars 1868 et décédé le 15 avril 1918, à Saint-Junien), mégissier, et de son épouse Marie née Praneuf (née le 19 janvier 1865 et décédée le 16 octobre 1911, à Saint-Junien), gantière. Ses parents s’étaient mariés le 1er décembre 1894, à Saint-Junien.
Il avait un frère aîné, prénommé Marie Junien Georges (né le 11 novembre 1897, à Saint-Junien), qui devint mégissier, et décéda le 8 avril 1928 à La Tronche (Isère).
Camille – dit Jean Ito fut mobilisé d’avril 1918 à octobre 1919 et servit dans l’infanterie.
En 1922, il résidait à Saint-Junien, mais il est indiqué sur son registre matricule que le 4 août 1935, il était alors sans domicile fixe et de passage dans cette ville, ce qui s’explique peut-être par une pratique itinérante de son métier de ramoneur. Il fut de nouveau mobilisé en février 1940.
En 1944, il était domicilié à Oradour-sur-Glane (où il s’était installé après 1936 puisqu’il n’y est pas recensé à cette date) et semble être resté célibataire.
« Ito*, dit Jean le ramoneur. C’était un homme d’une quarantaine d’années, un peu simple d’esprit, que les enfants du bourg aimaient affectueusement taquiner. Il rendait service, bêchant un jardin pour les uns, ramassant les pommes de terre pour d’autres. Il savait se rendre utile et chacun lui donnait une pièce pour sa peine. On le voyait souvent dans la rue se proposer, son matériel de ramoneur sur le dos. Tous les gens du village l’estimaient et essayaient de l’aider de leur mieux pour qu’il mange à sa faim. On veillait cependant à ce qu’il n’abuse pas des ’’petits verres’’ dont il était amateur. Il vivait très rudimentairement dans une minuscule étable que mon père avait construite sur le terrain derrière la gare. Un matelas en constituait l’unique mobilier. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Camille – dit Jean obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements, registre de matricule militaire. — André Desourteaux et Robert Hébras, Oradour-sur-Glane, Notre Village assassiné, éditons CMD (p65).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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