Né le 9 juin 1896 à Crisolles (Oise), décapité le 7 décembre 1943 à la prison de Cologne (Allemagne) ; tapissier ; résistant du mouvement Combat.

Fils de Désiré Joseph Vandendriessche et d’Alix Julie Doizy, il exerça la profession de tapissier à Compiègne, 22 rue d’Ulm. Incorporé au 106e Régiment d’Infanterie le 11 avril 1915, il passa au 419e Régiment d’Infanterie le 9 août 1915, au 36e Régiment d’Infanterie le 23 août 1916 puis au 319e Régiment d’Infanterie le 12 août 1918. Le 9 juin 1918, jour de son 22e anniversaire, il fut blessé au bras droit et au thorax lors des combats à Thiescourt (Oise). Le 16 décembre 1918, il se vit attribuer la Croix de guerre avec la citation « A vaillamment fait son devoir dans toutes les opérations auxquelles le régiment à pris part ».
Affecté spécial de la Compagnie du Nord (5e Section de chemin de fer de Compiègne) comme manœuvre le 21 juin 1919, il est noté démissionnaire le 24 septembre 1919. Retiré à Estrées-Saint-Denis, il fut réaffecté au 54e Régiment d’Infanterie le 4 décembre 1919 puis mis en congé illimité de démobilisation le 1er juin 1920. Passé dans la réserve, il fut affecté au 67e Régiment d’Infanterie le 1er juin 1924. La commission de réforme d’Amiens du 15 novembre 1929 lui attribua une invalidité inférieure à 10% suite à ses blessures de guerre.
Domicilié à Compiègne, 7 rue des Minimes, membre du Stade compiégnois où s’entraînait aussi François Claux, il était marié à Marguerite Dufresnel et noté et père de deux enfants lorsqu’il fut rappelé à l’activité le 24 septembre 1938 au sein du CM cavalerie n°22. Renvoyé dans ses foyers le 2 octobre suivant, il fut de nouveau convoqué au CM cavalerie le 11 avril 1939 puis de nouveau renvoyé dans ses foyers six jours plus tard, ce qui ne l’empêcha pas d’être nommé au grade de sergent le 1er janvier 1940.
Durant l’occupation allemande, Auguste Vandendriessche intégra un groupe de Résistance rattaché au réseau Hector du mouvement Combat que l’on dénomme à Compiègne le Bataillon de France. Ce groupe créé par Tony Ricou, dirigeant de Combat Zone Nord, mena des actions clandestines telles que collecte de renseignements, constitution de dépôts d’armes, diffusion de tracts ou sabotage de liaisons de communication allemande.
De par sa profession, Auguste Vandendriessche était amené à se rendre à Paris d’où il ramenait tracts et journaux dissimulés dans les colis, notamment Pantagruel et La France continue. Il participa aussi au transport d’armes et côtoyait régulièrement un Résistant de Paris dénommé Jacques Duverger. Ce dernier, de son vrai nom Jacques Desoubrie, était un agent infiltré à la solde des Allemands qui dénonça le groupe de Compiègne aux forces d’occupation.
Dix-neuf personnes furent ainsi arrêtées le 3 mars 1942, une le 4 mars et deux le 17 avril. Tandis que quatre d’entre elles étaient relâchées, les autres étaient incarcérées à Fresnes jusqu’au 16 septembre 1942. Si Georges Fouquoire parvint à être libéré en simulant la folie, seize membres du Bataillon de France furent déportés à Sarrebruck, en Allemagne, le 23 septembre 1942 après un voyage de six jours. Là, ils furent employés à divers travaux (montage de guêtres, fabrication de boutons...), demeurant dans l’ignorance de ce qu’il leur était reproché.
Deux d’entre eux, Georges Beschon et Alfred Vervin décédèrent à Sarrebruck, le premier de la dysenterie le 29 octobre 1942 et le second de la diphtérie le 23 janvier 1943. Le 23 juillet 1943, les détenus furent informés que leur sort dépendait du Tribunal du Peuple et le 17 août 1943 qu’ils étaient inculpés d’avoir participé à une organisation dépendant du général de Gaulle constituant un acte de trahison envers le gouvernement allemand. A partir du 18 octobre, les inculpés comparurent par petits groupes devant le Tribunal du Peuple pour être jugés. Reconnu coupable d’espionnage (affaire Continent), Auguste Vandendriessche fut condamné à mort le 19 octobre 1943 par le 2e sénat du Volksgerichtshof. Il fut décapité le 7 décembre 1943 à la prison de Cologne avec huit de ses camarades (Gabriel Clara, Michel Edvire, Gualbert Flandrin, Alexandre Gandouin, Christian Héraude, Robert Héraude, Abel Laville et Georges Tainturier).
Trois codétenus furent condamnés à des peines de prison (4 ans pour Pierre Bourson, 6 ans pour Robert Toustou et 8 ans pour Maurice Rousselet en raison de sa jeunesse) et deux acquittés faute de preuve. Tous demeurèrent internés dans des camps de concentration.
Des membres du Bataillon de France arrêtés en 1942, seuls Jean Nicot (déportés à Dachau le 10 novembre 1943) et Maurice Rousselet survécurent à la déportation. En effet, François Claux fut tué dans les bombardements de la prison de Sarrebruck le 11 mai 1944, Pierre Bourson décéda à Orianenburg le 17 décembre 1944 et Robert Toustou fut abattu lors de la marche de la mort à Sachsenhausen le 30 juin 1945.
Le 12 juin 1952, le secrétaire d’État à la guerre attribua à Auguste Vandendriessche le titre « Mort pour la France « (certification n°07875, DM n°024) en tant que membre des Forces Françaises Combattantes (réseau Hector).Il fut reconnu Déporté résistant.
Son nom figure sur le monument aux morts de Compiègne et sur le monument commémoratif du Stade compiégnois (stade Paul Cosyns).
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21P 160605 (686234, nc). — SHD Vincennes GR 16 P 584559 (nc). — Archives départementales de l’Oise, RP1045, 3E181/9. — Livre Mémorial des déportés de France, FMD, Tome 1, p.503. — Monument aux morts de Compiègne. — Monument commémoratif du Stade compiégnois.

Jean-Yves Bonnard

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