Né le 26 octobre 1919 à Metz (Moselle), disparu le 19 août 1944 à Loudun (Vienne) vraisemblablement exécuté sommairement ; militaire Marine ; résistant maquis de Scévolles (Vienne).

Raymond Berherlet était en 1944 dans la région de Loudun, un réfugié mosellan. Son père était Charles, Louis, Armand Berherlet (né le 24 novembre 1881 à Liocourt, Moselle, alors Alsace-Lorraine annexée). Charles Berherlet avait été réintégré dans la nationalité française le 12 février 1914. Il était alors employé de bureau à Paris et fut mobilisé en décembre 1914 au 128ème régiment d’Infanterie. Passé en avril 1915 dans un régiment de Zouaves, il fit la fin de la guerre en Algérie et dans le sud-tunisien. Rentré en métropole, démobilisé, marié à une institutrice, il eut avec celle-ci un fils, Raymond, né à Metz en octobre 1919. Raymond Berherlet fut orphelin très jeune à 18 mois quand son père mourut le 21 mars 1921 à Lorquin (Moselle). Sa mère se remaria avec Maurice, Eugène Blateau, libraire à Metz. En 1936, la famille résidait à Metz 60, rue de Tivoli. Raymond Berherlet, s’engagea en octobre 1936, à 17 ans dans la Marine Nationale, élève à l’école des mousses mécaniciens de la marine, à Toulon (Var) sur la base de Saint-Mandrier. Devenu quartier-maître mécanicien, il fut incorporé en septembre 1938 dans l’équipage du croiseur Foch, croiseur lourd entré en service en 1931. Raymond Berherlet participa sur le Foch à la campagne contre l’Italie, et en particulier au bombardement de Gênes le 14 juin 1940. Resté dans la Marine après la défaite, Raymond Berherlet assista le 27 novembre 1942 au sabordage de la flotte de Toulon, et du Foch en particulier. Après l’invasion de la zone libre et le sabordage de la Flotte à Toulon, l’armée française fut démobilisée sur ordre des autorités allemandes. Raymond Berherlet, démobilisé en décembre, rejoignit son beau-père et sa mère, institutrice de Moselle, repliée à Verrue (Vienne). Sa famille, mosellane, s’était réfugiée dans ce village en 1940, vraisemblablement lors des expulsions de la région de Metz entre la mi-juillet et octobre 1940. A l’été 1944, les trois membres de la famille participèrent à la création et à l’organisation du maquis de la forêt de Scévolles puisque selon les témoignages, c’est dans leur maison à Verrue que se constitua le maquis de Scévolles, groupe César. Le maquis au sein duquel s’engagea Raymond Berherlet s’installa en forêt de Scévolles autour du 11 août 1944, et Raymond Berherlet qui avait une expérience militaire y fut aussitôt nommé chef de groupe. Le 19 août 1944, une section du maquis organisa une attaque contre l’hôtel du Cheval Blanc, à Monts-sur-Guesnes, où se trouvait rassemblé un groupe d’Allemands venus pour réquisitionner un stock de blé entreposé dans le silo de la gare. Selon le témoignage d’un camarade, Edmond Moreau, recueilli en juillet 1945 lors d’une enquête de gendarmerie (dossier AVCC) : « Au cours de cet accrochage, un de nos camarades ayant été blessé, j’ai été chargé comme chauffeur d’auto de le conduire à l’hôpital de Loudun. Berherlet Raymond m’accompagnait dans cette mission… Arrivé à Loudun, je suis tombé sur un convoi allemand et arrêté. Loudun étant en état de siège j’ai été descendu de voiture, roué de coups et ficelé puis monté dans une voiture allemande. Berherlet a été descendu de voiture également. Au moment où il présentait sa carte d’identité, j’ai compris qu’un Allemand lui disait qu’il était mosellan. Il a reçu un coup de poing et a été monté dans une autre voiture que celle où j’étais. A partir de ce moment je ne l’ai pas vu et j’ignore ce qu’il est devenu ». Il semble selon un autre témoignage qu’il ait été emmené dans la direction de Chinon, mais il fut depuis lors porté disparu sans doute exécuté sommairement et enterré en un lieu encore inconnu. Sa fiche Mémoire des Hommes l’indique décédé à Loudun le 19 août 1944.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Loudun. Son nom est également inscrit sur la stèle du maquis de Scévolles.
Sources

SOURCES : SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 20461 — Arch. Dép. Paris (registre matricule) — Renseignements Jacques Albert — Site VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation), article Jacques Albert et Jacques Pirondeau, Le maquis de Scévolles, 2015 — Site Souvenir Français du Loudunais — Chemins de mémoire du Loudunais — Mémoire des Hommes — Mémorial GenWeb.

Michel Thébault

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