Né le 19 avril 1909 à Port-Louis (Morbihan), fusillé le 3 juillet 1944 à Angoulême (Charente) ; ouvrier aux Batignolles, Nantes ; militant communiste et résistant de Loire-Inférieure (Loire-Atlantique).

Fils de François Marie Danigo, quartier-maître mécanicien devenu ajusteur et d’une couturière, Zénobie Marie Cormier, Marcel Danigo, était mécanicien de précision ou ajusteur-outilleur à l’usine des Batignolles dans la région nantaise. Il adhéra au Parti communiste à la fin des années 1920 et participa à la reconstitution du parti clandestin. Il fit partie des militants qui distribuèrent l’appel rédigé par Marcel Paul en juillet 1940. Arrêté alors qu’il distribuait des tracts avec Louis Le Paih, il eut la chance de tomber sur des gendarmes patriotes qui le verbalisèrent uniquement pour défaut d’éclairage. Membre des premiers groupes nantais de l’Organisation spéciale (OS), il participa à diverses actions parmi lesquelles la récupération d’explosifs en septembre 1941.
En 1942, avec Raymond Hervé, iIl participa à l’exécution d’un indicateur (Louer) le 6 juin 1942 à Nantes avec Raymond Hervé. Il réalisa un attentat à la bombe contre un bureau d’embauche nantais pour protester contre le recrutement de la main-d’œuvre pour l’Allemagne. Lorsque, en juillet-août 1942, la police française opéra un vaste coup de filet contre le PCF et l’OS de Loire-Inférieure (Loire-Atlantique), Marcel Danigo s’enfuit à Lerné (Indre-et-Loire) chez son frère. En novembre 1942, Prosper Jeannic le contacta au nom de la direction communiste des Côtes-du-Nord. À Guingamp, il retrouva Marcel Brégeon, ancien responsable de l’OS de Loire-Inférieure devenu interrégional FTP qui fut abattu par la police de Vichy le 15 avril 1943. Il effectua d’abord des liaisons puis passa vite aux actions de sabotage et de cambriolages de mairies avec le groupe des Jeunesses communistes (JC) de Pleumeur-Gautier. Danigo, en contact avec Robert Toanen, participa à des missions militaires en particulier un sabotage contre une pelle mécanique sur un des chantiers côtiers de l’armée allemande à Pleumeur-Gautier. Il fut arrêté le 1er avril 1943 à Plouguiel (son dossier à Caen indique le 6 mars 1943) par la gendarmerie de Tréguier. Un rapport de la police judiciaire de Lannion, le 6 mai 1943, le présentait ainsi : « Membre de la deuxième section de l’OS de Nantes, a participé à des attentats et à un assassinat. Très dangereux, toujours armé. Ayant demeuré à Nantes ».
Après les interrogatoires effectués par la police française, il fut incarcéré à Saint-Brieuc puis à Rennes. La prison Cartier étant saturée, une partie des détenus fut transférée à Angoulême (Charente) le 26 avril 1944. Il fut condamné à mort le 3 juillet 1944 par le tribunal militaire allemand de cette ville (FK 887) et fusillé le jour même au lieu-dit les Trois Chênes à Angoulême en même temps que Charles Le Moal, Edmond Le Merrer, Émile Laurent et Jean-Baptiste Mont, tous les quatre nés en 1924 et originaires de Bretagne. Il était alors présenté comme « sans domicile fixe ».
Lieutenant FTP, homologué lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI), il fut d’abord inhumé à Linars (Charente) puis son frère Hubert le fit réinhumé au cimetière de La Chauvinière à Nantes.
Il s’était marié le 25 mars 1932 à Nantes avec Yvonne, Henriette Jugeau, décédée le 27 octobre 1943. Le couple avait deux enfants, Yves, né en 1932, et Marcelle, née en 1933, qui furent confiés en 1943 à un organisme, et placés séparément, car la demande d’adoption de leur oncle Hubert avait été refusée par les services sociaux jugeant "ses idées étaient trop avancées".
Il demeure une incertitude sur la vie clandestine de Marcel Danigo entre son arrestation au printemps 1943 et son transfert à la prison d’Angoulême, certaines sources signalent qu’il se serait évadé avant d’être à nouveau arrêté.
Le nom de Marcel Danigo figure sur Le monument du stade des Trois Chênes à Angoulême.
Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord


Voir Angoulême, stand de tir des Trois Chênes (Charente), 1941-1944
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Loire-Atlantique, 1 M481. – Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1043 W 31 à 34, activités du PCF (1940-1944). – Arch. Dép. Loire-Atlantique, 305 J, fonds Sauvage, Trochu. — Christian Bougeard, Le Choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1970. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire, no 6/7. – DAVCC, Caen. – Clarté, 1945-1947. – Albert Ouzoulias, Les Bataillons de la jeunesse, Éd. Sociales, 1972. – État civil, Port-Louis (pas de mention de décès). – Cahiers de la Résistance populaire, décembre 1998, no 6/7. – Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, 2001. — Françis Cardet, Carnet de guerre en Charente. — Renseignements communiqués par Madame Joëlle Danigo-Mexmain, à Angoulême, juin 2015.

Jean-Pierre Besse, Guy Haudebourg, Alain Prigent, Serge Tilly

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