Né le 18 juin 1910 à Bordeaux (Gironde), massacré le 10 juin 1944 à Lissieu (Rhône) ; militaire.

Il naquit chemin de Mouchoun, de père « non nommé » et de Marthe, Andrée, Ita Berthou, fleuriste, demeurant 112 rue de Kater (Bordeaux, Gironde). Il fut reconnu par sa mère le 2 juillet 1910 puis par son père, Hermann, Louis, Maurice Bernède, le 11 avril 1925. Il fut légitimé par le mariage de ses parents qui eut lieu le 11 avril 1925 à Bordeaux. Le 10 octobre 1936, Yvon Bernède se maria avec Jeanne, Joséphine, Marie, Marguerite Smith à Cavaillon (Vaucluse). Il eut deux enfants.
En 1944, Yvon Bernède était maréchal des logis-chef (démissionnaire) du 5e régiment de hussards. Il était divorcé et demeurait à Saint-Gengoux-le-National (Saône-et-Loire).
Arrêté le 22 mars 1944 à Mâcon (Saône-et-Loire) ou le 23 mars 1944 à Saint-Gengoux-le-National par la Gestapo, Yvon Bernède fut incarcéré à la prison de Montluc (Lyon). Les sources consultées ne permettent pas de connaître les raisons de cette arrestation.
Le 10 juin 1944, il fut extrait de Montluc avec dix-huit autres détenus. Les dix-neuf prisonniers furent conduits à Lissieu (Rhône) dans une camionnette bâchée escortée par quatre voitures transportant des militaires allemands. Vers 8 heures 40, le convoi se gara au bord de la route nationale 6, non loin du hameau du Bois Dieu. Les soldats bloquèrent la circulation sur la route à environ 150 mètres au nord et au sud de la camionnette et ils éloignèrent un témoin. Ils firent descendre les prisonniers du véhicule et les exécutèrent à coups de mitraillettes. Ils laissèrent les cadavres sur place. La camionnette et l’une des voitures repartirent dans la direction de Lyon tandis que les trois autres automobiles se dirigèrent vers Villefranche-sur-Saône (Rhône).
Les gendarmes et la police furent alertés le jour même. Ils découvrirent les dix-neuf corps à environ 13 mètres de la chaussée. Ils étaient allongés perpendiculairement à la route nationale, les pieds dirigés vers la voie, faces contre terre. Les enquêteurs ne trouvèrent aucune pièce d’identité ni objet permettant de les identifier. Les cadavres furent transportés à l’institut médico-légal de Lyon.
Les gendarmes décrivirent le corps d’Yvon Bernède : « Le cadavre N°14, mesure I mètre 64 environ et paraît âgé de 35 ans. Il est de corpulence mince, cheveux châtain-foncé, yeux gris-bleu, front légèrement busqué, nez rectiligne, visage allongé, petite moustache. Il est vêtu d’un complet lie de vin, à carreaux, d’une chemise kaki, d’un gilet de peau ajouré. Il est chaussé de souliers bas en cuir acajou. Il est coiffé d’un béret basque, marque "super basque". Il porte une alliance en or jaune à l’annulaire gauche. Il a été trouvé porteur d’une lettre en date du 2/6 écrite au crayon et adressée à Madame Jacquemin, chez Madame Otin, transport Bruyères (Vosges). » Le médecin légiste constata que le corps d’Yvon Bernède, enregistré sous le numéro 265 à l’institut médico-légal, était « celui d’un homme jeune, de 25 à 30 ans environ, bien musclé, brun de cheveux et de teint, ayant une taille de 1m, 67. […] » et qu’il portait une blessure à la tête et au cou, une blessure au bras droit et deux blessures au bras gauche. 
Après-guerre, le codétenu d’Yvon Bernède, « Thoinet » (sans doute Jacques Edmond Thoinet) confirma qu’il l’avait vu quitter Montluc le 10 juin 1944 sans bagage. Le 29 août 1945, la mère d’Yvon Bernède, demeurant à Pondaurat (Gironde), donna procuration à « Madame E. Jacquemin, transports Odin à Bruyères (Vosges) » afin de procéder à l’identification du corps de son fils. Le 11 septembre 1945, Marie Élisabeth Jacquemin née Demange reconnu le corps de son ami Yvon Bernède.
Yvon Bernède obtint la mention Mort pour la France. Son nom est gravé sur la plaque commémorative située à Lissieu, en bordure de la route départementale 306 (anciennement route nationale 6). Son corps fut inhumé à la nécropole nationale de la Doua (Villeurbanne, Rhône), carré A, rang 8, tombe 49.
Voir la monographie du lieu d’exécution
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W901 (Mémorial de l’oppression), 3460W1 (procuration de Marthe Bernède), 3460W2 (procès-verbal d’identification du corps), 3335W23, 3335W14 (fichier Montluc, fiche et dossier d’Yvon Bernède sous le nom de Jean Bernède). — Mémorial Genweb. — Mémoire des Hommes. — État civil.

Jean-Sébastien Chorin

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