Né le 19 mai 1918 à Dreux (Eure-et-Loir), exécuté sommairement en représailles le 14 août 1944 à la carrière des Grises, commune de Prémilhat (Allier) ; employé de bureau ; résistant.

René De Poorter était le fils de René, Léon, Albert De Poorter âgé de 24 ans, ingénieur électricien et de Madeleine, Louise Bellanger, 21 ans, couturière. Employé de bureau, il se maria le 27 avril 1943 à Limoges (Haute-Vienne) avec Marguerite, Marie Caillaud. Ils étaient en 1944 les parents d’une fille, Christiane.
D’après l’attestation de résistance (dossier ADIRP), il s’engagea à partir de 1943 dans la Résistance, auprès d’un groupe du département voisin de la Vienne, localisé dans le secteur de Journet, au nord de Montmorillon (Vienne). C’est dans ce secteur que s’installa à l’été 1944 l’État-major FFI de la Vienne avec autour de lui plusieurs maquis de protection, dits « maquis de la garde ». Peut-être René De Poorter appartint-il à cet ensemble, ce qui justifierait en juillet 1944 son envoi en mission. En effet, envoyé en mission militaire dans la Creuse en juillet, il partit de Limoges le 22 juillet 1944 en direction de Bourganeuf. Il disparut à compter de ce jour. Or entre le 10 et le 14 juillet 1944 la brigade Jesser, une formation militaire allemande, composée d’éléments de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, pénétra en Creuse, chargée de la répression contre les forces de la Résistance. Installée dans le sud de la Creuse, basée à Bourganeuf et à Aubusson, elle se livra pendant près de quinze jours à de multiples opérations de ratissage à la recherche des maquis dans tout le sud du département, exécutant le plus souvent de manière sommaire de nombreux suspects. Il semble donc probable que René De Poorter a été arrêté dans ces circonstances. Peut-être d’abord conduit à la prison de Guéret, il fut transféré plus tard et détenu à la caserne Richemont à Montluçon (Allier). Il en fut extrait le 14 août 1944, vers 5 heures du matin, avec 41 autres civils également détenus au même lieu. Ils furent conduits en camion sur la route de Quinssaines jusqu’au lieu-dit Les Grises, sur la commune de Prémilhat (Allier). Ils furent fusillés, vraisemblablement en représailles aux multiples attentats et actes de sabotages accomplis dans le secteur de Montluçon dans les premiers jours d’août 1944. Les corps furent jetés dans des fosses creusées à l’avance et couverts de chaux vive. D’abord non identifié, la reconnaissance par son épouse en 1950 au commissariat central de Montluçon (Allier) d’objets lui appartenant, permit d’établir qu’il était l’un des deux inconnus de ce massacre (Jugement du tribunal civil de première instance de Montluçon du 7 mars 1950). Un courrier du ministère des Anciens Combattants en date du 31 juillet 1950 invitait le maire de Premilhat à inscrire la mention Mort pour la France dans la marge de l’acte de décès N° 55 de 1944.
Il est le seul parmi les 42 fusillés à ne pas voir son nom figurer sur la stèle commémorative 1939-1945 à Prémilhat, certainement parce qu’il n’avait pas encore été identifié au moment de son édification.
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 527085, dossier victime pour René de Poorter (nc). — Arch. Dép. Haute-Vienne 11 J 2 — Archives ADIRP 87 (Association des déportés et internés, résistants et patriotes de la Haute-Vienne) — Arch. Dép. Eure-et-Loir (état civil en ligne).

Bernard Pommaret, Michel Thébault

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