Né le 23 août 1923 à Montesson (Seine-et-Oise, aujourd’hui Yvelines), mort en action le 11 juin 1944 à Peyrat de Bellac (Haute-Vienne) ; militaire Air ; résistant, maquisard FTPF.

Originaire de la région parisienne, Roger Baujard était selon le site Mémoire des Hommes, militaire de l’armée de l’air, avec le grade de soldat (Unité SAP Groupe 72). Il s’était vraisemblablement engagé en 1941 dans l’armée d’armistice, sans doute affecté au 21ème Groupement de DAT (Défense aérienne du territoire), créé le 16 mai 1941, établi en Limousin et dont le PC était à Limoges. Après l’occupation de la zone libre en novembre 1942 et la dissolution de l’armée d’armistice, l’Armée de l’Air ne disparût pas complètement. Elle fut maintenue sous la forme d’une force de défense aérienne, appelée SAP (Sécurité Aérienne Publique) composée de batteries de DCA et de postes de guets, sous le contrôle de la Luftwaffe, et chargée en appoint aux forces allemandes de la lutte contre l’aviation alliée. En 1943, un dépôt de matériel technique créé par l’armée de l’air en 1941 à proximité de l’aérodrome de Limoges-Feytiat fut remplacé par un centre administratif de l’air (CAA) et un groupe de sécurité aérienne, des batteries et des postes de guet furent maintenus dans le département, en particulier la SAP 1/72 à laquelle appartenait Roger Baujard dans le secteur de Bellac (Haute-Vienne). Ces unités très pénétrées par l’ORA passèrent assez massivement en 1944 à la Résistance. Ce fut le cas d’un nombre important de militaires de l’unité SAP 1/72 qui s’engagèrent à l’ORA à partir de février 1944 dans le secteur de Bellac constituant le groupe ORA Guynemer qui participa à la Libération de l’Indre. Roger Baujard rejoignit semble-t-il un maquis local FTPF et participa à la première libération de Bellac le 9 juin 1944. Mais cette libération ne fut que temporaire. En effet, dès le 9 juin au soir le Haut Commandement allemand donna ordre aux unités de la division SS Das Reich qui avaient été engagées à partir du 8 juin en Limousin contre la résistance de se préparer à partir vers le front de Normandie. Les 11 et 12 juin les unités allemandes se dirigèrent ainsi de Limoges, où elles avaient été regroupées, vers Poitiers lieu du regroupement suivant avant le départ vers le front de Normandie. Le trajet de la RN 147, Limoges – Poitiers passait par Bellac. Les maquis locaux décidèrent de laisser plusieurs points de contrôle sur les axes routiers. Le 11 juin, en fin d’après-midi, un véhicule transportant des maquisards venant relever l’un des barrages, s’égara et se trouva, au carrefour de la départementale 675 et de la route nationale 147 (Limoges – Poitiers), au pont du Vincou, face à une unité blindée de la division Das Reich. Un combat bref et violent s’ensuivit, cinq maquisards dont Roger Baujard furent tués et un sixième fut fait prisonnier.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur les monuments aux morts de Chatou (Yvelines) sa région natale, et de Peyrat-de-Bellac. Une stèle commémorative du combat portant son nom et celui de ses camarades fut dressée après la guerre à l’intersection de la N 147 et de la D 675. Son nom figure également (orthographié Beaujard Maurice) sur le monument commémoratif du Jardin d’Orsay à Limoges.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 39478 et SHD Caen AC 21 P 15864 (à consulter) — Augustin de Dainville L’ORA : la résistance de l’armée : Guerre 1939-1945 Ed. Lavauzelle 1974 — Article Le Populaire 13 juin 2014 — Mémoire des hommes — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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