Né le 5 mai 1925 à Nantes (Loire-Atlantique), exécuté sommairement le 13 juin 1944 à Poitiers (Vienne) mort le même jour des suites de ses blessures à l’Hôtel-Dieu de Poitiers ; étudiant ; otage de Tulle ; résistant AS.

Pierre Moinet était le fils de Jean, Gervais, Georges Moinet et de Simone, Claire Bisserié. Célibataire, il était pour des raisons à préciser, en 1944, domicilié à Tulle, 24, quai de Chammard. L’inscription de son nom sur les plaques commémoratives des lycées Émile Zola à Rennes et du lycée Perrier à Tulle, confirment son activité étudiante, indiquée sur l’acte de décès. Sans être formellement engagé dans la résistance armée, il faisait partie, selon l’ouvrage du colonel Rémy « les balcons de Tulle » (op. cit.) de l’entourage de l’avocat Jacques – Louis Bourdelle, proche des dirigeants locaux de l’AS et appelant « de tous ses vœux l’heure qui donnera le signal du combat libérateur » (Rémy op. cit.). Son père, Jean, Gervais, Georges Moinet né le 19 juin 1902 au Mans était membre d’un réseau de résistance des Forces Françaises Combattantes, sans doute le réseau Gallia (il est homologué au SHD Vincennes GR 16 P 424008).
Pierre Moinet fut arrêté le 9 juin 1944 lors de la rafle menée par une unité de la division Das Reich après la reprise de Tulle par les troupes allemandes. Ayant échappé au premier tri qui conduisit aux 99 pendaisons, il fit le lendemain 10 juin partie des otages rassemblés et conduits à Limoges (Haute-Vienne). Le 11 juin à la suite d’un nouveau tri, un convoi d’environ 370 personnes (otages de Tulle et résistants extraits de la prison de Limoges) dont faisait partie Pierre Moinet fut formé et emmené vers Poitiers où il parvint en fin d’après-midi du 12 juin. Les prisonniers furent regroupés et parqués dans la cour de la Gestapo, rue des Écossais, surveillés par des soldats armés. Dans la nuit, vers deux heures du matin le 13 juin, débuta un bombardement de l’aviation alliée sur le secteur de la gare de Poitiers, visant les convois de la division Das Reich. Le bâtiment de la Gestapo, proche de la gare fut encadré par les bombes. Les prisonniers se plaquèrent au sol pour se protéger des nombreux éclats qui parvenaient jusqu’à eux. Les soldats SS de garde tirèrent sur eux au moyen de deux fusils mitrailleurs. Cinq prisonniers furent tués sur le coup. Vers 13 heures, les Allemands firent transporter les blessés au nombre de 27 à l’Hôtel-Dieu de Poitiers. Pierre Moinet qui en faisait partie décéda à l’hôpital des suites de ses blessures le jour même à 17 heures 15. Son acte de décès enregistré le 14 juin à 14 heures 20 l’indique à tort victime du bombardement.
Il obtint la mention mort pour la France (décision du 11 juin 1945). Son nom figure à Tulle sur le monument des déportés (indiqué à tort mort à Dachau par le site Mémorial genweb).
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vienne, archives du commissariat central de Poitiers 1695 W art. 10. — Colonel Rémy Les balcons de Tulle Ed. Perrin 1962. — Mémorial genweb. — Etat civil, mairie de Poitiers, registre des décès 1944 acte n° 520.

Michel Thébault

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