Né le 17 juillet 1911 à Bassy (Haute-savoie), mort en action le 8 mars 1944 à Billiat (Ain) ; résistant de l’armée secrète et des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

François Bovagne était le fils de Constant Eugène et de Marie Louise Eugénie Toccanier, tous deux cultivateurs. Il se maria le 19 juin 1934 à Lyon 6e arr. (Rhône) avec Denise Albertine Burel. Il était domicilié à Corbonod près de Seyssel (Ain). Lucien Benoit écrit qu’il était son délégué CGT au barrage de Génissiat en 1938.
Il entra très tôt dans la Résistance dont il fut l’organisateur à Seyssel et Génissiat en tant qu’un des responsables de l’armée secrète (AS) de Seyssel avec le pseudonyme de "Michel". Il travaillait à la construction du barrage de Génissiat et recrutait des hommes parmi les syndicats. Il réussit à se sortir de l’accrochage de Ruffieu le 2 février 1944 et échappa à la rafle de Seyssel le 10 février car il se trouvait ce jour-là au maquis du col de Richemond. En mars 1944 des armes furent parachutées pour le maquis mais au lieu de tomber sur le plateau du Retord dans l’Ain, elles tombèrent par erreur en Haute-Savoie. Le 8 mars 1944 François Bovagne et les huit hommes qu’il commandait allèrent les récupérer et les firent passer dans l’Ain en traversant le Rhône à l’aide d’une passerelle d’arbres tombés dans les gorges. Après la traversée, ils voulurent essayer les armes à l’intérieur du tunnel ferroviaire de Malpertuis. Malheureusement des cheminots entendirent le bruit des armes et s’inquiétèrent donnant l’alerte. Les gendarmeries de Génissiat et de Bellegarde et la feldgendarmerie de La Cluse ainsi que des ingénieurs allemands de passage partirent en chasse. Les gendarmes de Génissiat dont beaucoup étaient déjà acquis à la Résistance tirèrent en l’air pour avertir les maquisards mais il était déjà trop tard. Les gendarmes de Bellegarde avaient ouvert le feu blessant deux hommes. Les résistants s’éparpillèrent et tentèrent de se défendre mais ils furent pris en tenaille et encerclés à la ferme des Lades, à Billiat entre Bellegarde et Génissiat. François Bovagne et sept de ses hommes furent tués. Un seul s’en sortira vivant mais sera déporté.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué au grade de sous-lieutenant des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il reçut la Médaille de la Résistance et la Croix de guerre 1939-1945 à titre posthume.
Son nom figure sur les monuments aux morts, à Billiat, Corbonod et Seyssel, sur la stèle de la ferme des Lades, à Billiat et sur le monument commémoratif, à Injoux-Génissiat (Ain). La Rue François-Bovagne à Seyssel honore sa mémoire.
Sources

SOURCES : Journal Le Progrès du 5 septembre 2016 article de Justin Mourez : Un hommage champêtre aux maquisards des Lades.— Musée de la Résistance 1940-1945 en ligne Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance en Haute-Savoie (2004) et La Résistance dans l’Ain et le Haut-Jura (2013).— Mémorial Genweb.— État civil (acte de naissance).

Jean-Louis Ponnavoy

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