Né le 22 janvier 1909 à Tours (Indre-et-Loire), exécuté le 9 août 1944 au camp d’aviation de Parçay-Meslay à Saint-Symphorien (rattachée à Tours, Indre-et-Loire) ; agriculteur-pêcheur-propriétaire ; résistant .

Pierre Mourruau était le fils de Georges, Florent, Charles Mourruau (décédé) et de Madeleine, Marie, Anne Martin (sans profession), domiciliée 2 rue de la Bazoche à Tours.Pierre Mourruau était marié à Suzanne Marie Thérèse Galichon, sans profession et père de cinq enfants, âgés de 3 à 11 ans en 1944. Il était déclaré comme agriculteur-pêcheur résidant au château de Taffoneau à Veigné (Indre-et-Loire), propriété familiale. Il effectua son service militaire à la 9e compagnie du Train 91e régiment, à partir du 22 octobre 1930.
Mobilisé le 26 août 1939, au 91e Régiment régional, il rentra à son domicile le 29 juin 1940. Il hébergea des prisonniers évadés et les aida à passer la ligne de démarcation.
En février 1943, Pierre Mourruau, contacté par le docteur P.Journeault, responsable de secteur de Montbazon du réseau de résistance de la Confrérie Notre-Dame, y entra en qualité d’agent de renseignement. Les réunions et la cache des armes avaient lieu au château de Vaux à Esvres en Indre-et-Loire, propriété de Roland Coty fils du célèbre parfumeur François Coty. Son majordome Pahan Bang (rétribué par la Gestapo) et l’épicier du village Petit Clerc dénoncèrent les résistants du réseau Marco Polo à la Sipo-SD. La police allemande découvrit dans le château un stock d’armes cachées provenant d’un parachutage récent et arrêta le groupe de résistants d’Esvres dont Pierre Mourruau le 3 août 1943 ; il fut torturé. Roland Coty aidé par un gendarme réussit à s’échapper, sa secrétaire intendante Clémence Jobineau alias Hélène fut arrêtée puis déportée ainsi que le chef de groupe FTP, l’instituteur Joseph Bourreau (1910-1945).
Incarcéré dans la prison de Tours rue Henri-Martin, Pierre Mourruau, ses camarades et d’autres prisonniers en furent extrait le 9 août et conduits au camp d’aviation de Parçay-Meslay. Après leur exécution par balles, les 26 corps furent sommairement enfouis dans des trous de bombes.
C’est fin août 1944 que leurs corps furent découverts sans papiers d’identité puis inhumés au cimetière de Saint-Symphorien après des obsèques officielles.
La mention - Mort pour la France- a été apposée à son acte de décès dressé le 9 décembre 1944. Il a reçu la Légion d’honneur à titre posthume (J.O. 16 novembre 1955) et a été décoré de la Croix de guerre le 26 mars 1945 et de la Médaille de la Résistance.Pierre Mourruau a été homologué FFC et sous-lieutenant FFI par décret du 25 octobre 1947, J.O. du 1er novembre 1947 (certificat pour la période du 6 juin 1944 au 3 août 1944 Libé-nord Indre-et-Loire) et Interné résistant le 4 juin 1953.
Dans le cimetière Saint-Symphorien à Tours (partie nord) un monument a été édifié « À la mémoire des 26 victimes de la barbarie allemande fusillées au camp d’aviation de Saint-Symphorien - le 9 août 194 ». Son nom est également gravé sur le monument « Aux martyrs de la résistance d’Indre-et-Loire », érigé à l’entrée de la base aérienne 705.
A Veigné, son nom est inscrit sur le monument aux morts et à proximité du château de sa famille, au lieu-dit Taffonneau, une croix chrétienne rappelle son souvenir.
Saint-Symphorien – Tours (Indre-et-Loire) 9 août 1944
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 435298, GR 28 P 449958 (consultation et notes Geneviève Launay). — AVCC, Caen, 21 P602489 (nc). — Documents fournis par Hélène Biéret : site geocaching, lettre du maire de Veillé, état civil. — AERI Indre-et-Loire : Le château de Vaux, Jean Chauvin . — MémorialGenweb (orthographe Mourrueau).

Annie Pennetier

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