Né le 14 août 1900 à Lyon 2e arr. (Rhône), exécuté sommairement le 20 août 1944 à Saint-Genis-Laval (Rhône) ; cheminot ; résistant du mouvement Combat.

Joanny Braillon était le fils de Marie Braillon, âgée de 28 ans et de père inconnu. Ils se maria le 9 août 1924 à Gleizé (Rhône) avec Jeanne Chignarddont il devint veuf et se remaria en secondes noces le 23 janvier 1943 à Ormes (Saône-et-Loire) avec Louise Chetaud. Il était père de trois enfants.
Il fut recruté au chemins de fer le 1er avril 1924 comme homme d’équipe à l’essai en gare de Lyon-Perrache, à Lyon 2e arr. (Rhône). Il fut muté comme wagonnier à Lyon-Guillotière, à Lyon 7e arr. le 1er avril 1926 puis devint conducteur le 1er août 1929. Il fut promu chef de train en gare de Lyon-Perrache le 1er octobre 1936 puis sous-chef de manœuvres à Villefranche-sur-Saône le 1er avril 1939.
Il entra dans la Résistance au mouvement Combat en janvier 1942 et fonda en octobre 1943 avec deux autres camarades, Régis Tournebize et Georges Verdelet, un groupe clandestin à la gare de Villefranche, appelé l’équipe Caladoise. Il exécutait des actes de sabotage et faisaient du renseignement sur les mouvements et les passages de trains de troupes et de matériel ennemis.
Joanny Braillon fut arrêté le 8 mars 1944 à 9h45 en gare de Villefranche avec Georges Verdelet par un agent allemand en civil et deux inspecteurs de la police française pour détention d’armes et activité clandestine. Régis Tournebize fut capturé à son domicile vers onze heures. Ils furent incarcérés le lendemain à la prison du fort Montluc, à Lyon 3e arr. Il fut extrait de sa cellule le 20 août 1944 avec 120 autres détenus. Conduits en bus par la Gestapo et quelques miliciens au fort de fort de Côte-Lorette, à Saint-Genis-Laval, ils furent entassés dans la maison du garde et massacrés à la mitraillette. Les corps furent ensuite arrosés d’essence puis incendiés et le bâtiment dynamité. Il y eut un survivant qui témoigna plus tard de ce qui s’était passé. Il fallut deux jours aux services de secours pour déblayer les ruines fumantes et porter en terre les restes des martyrs.
Joanny Braillon est inhumé dans le caveau des Martyrs au cimetière communal, à Saint-Genis-Laval (Rhône).
Il obtint la mention « Mort pour la France » portée sur son acte de décès et fut décoré à titre posthume de la Croix ce chevalier de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme et de la Médaille de la Résistance.
Il fut homologué au grade de sous-lieutenant des Forces françaises combattantes (FFC) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) attribué en 1951 [SHD Vincennes dossier GR 16 P 87403].
Son nom figure sur le monument commémoratif 1939-1945 et la plaque commémorative de la SNCF, à Villefranche-sur-Saône (Rhône) et sur le monument aux morts, à Ormes (Saône-et-Loire).
Sources

SOURCES : Stéphane Robine et Thomas Fontaine dans Cheminots victimes de la répression 1940-1945 Mémorial, sous la direction de Thomas Fontaine, éd. Perrin/SNCF, Paris 2017.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de naissance).

Jean-Louis Ponnavoy

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