Née le 30 mars 1888 à Javerdat (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; cultivatrice ; victime civile.

Marie Mérigot était la fille de Martial (né le 2 mars 1853, à Javerdat), et de son épouse Anne née Peyretout (née le 14 juin 1856 et décédée le 3 février 1892, à Javerdat), colons (métayers) au village de Montargis, commune de Javerdat. Ses parents s’étaient mariés le 23 septembre 1875 à Javerdat.
Elle avait un frère aîné, Léonard (né le 8 mars 1882, à Javerdat et décédé le 27 septembre 1914, à Reims, Marne), soldat 138e Régiment d’Infanterie, Mort pour la France 14-18, époux de Catherine Rastier.
Le 24 octobre 1908 à Javerdat, elle épousa Martial Thomas (né le 12 août 1883 et décédé le 7 octobre 1918, à Oradour-sur-Glane), cultivateur. De cette union naquirent six enfants, Maria (née le 29 juillet 1909) épouse de Pierre Bois, Léonard (né le 21 mars 1911 et décédé le 12 mai 1911, à Oradour-sur-Glane), Thérèse (née le 14 octobre 1912) épouse de Pierre René Veyret, Pierre Adrien (né le 1er mars 1915) époux de Lucienne Maria* et parents de René Yves*, Louis (né le 18 juin 1916) époux d’Yvonne Rattier, Félix (né le 7 juin 1917) époux d’Alphonsine Marie Renée Bombardale, nés à Oradour-sur-Glane.
Martial Thomas fut mobilisé en août 1914 et incorporé dans le 138e RI, il fut blessé le 24 novembre 1914 puis réformé en 1915.
Elle était domiciliée avec sa famille au Mas-du-Puy à Oradour-sur-Glane.
Ses fils Pierre Adrien et Louis étaient prisonniers de guerre.
« Lucienne Thomas*, son mari est prisonnier. Leur petit garçon, René* est à l’école (…). Elle se rend chez les voisins Vevaud, dont deux enfants sont concernés. ’’ Venez, Léonie, allons voir ce qui se passe.’’ Léonie*, la maman, est assise, l’air pensif, sur un banc devant sa maison. L’angoisse l’a rendue silencieuse. Elle se lève sans un mot, mais sans hésiter, et les deux femmes prennent à pied la direction d’Oradour. Germaine* les voit partir. Elle est allée encore une fois sur la route, avec son plus jeune enfant dans les bras. Elle remet le petit garçon à son mari, qui voudrait l’empêcher de partir. ’’Les autres y vont pour les leurs, moi, j’y vais pour les miens.’’ Elle revient à la maison prendre sa bicyclette. Son père essaie lui aussi de la retenir. (…) Personne ne les reverra. »
« Au Mas-du-Puy, le petit garçon de Lucienne Thomas*, René*, n’est pas rentré, les voisins, les Vévaud attendent aussi leurs deux enfants. Les mères craignent que leurs enfants aient peur, décident de les rejoindre pour les rassurer, les ramener. Les deux femmes partent à pied en direction du Bourg. (…) Lorsque les quatre femmes arrivent à Oradour, il est dix-huit heures, le massacre de l’élise a pris fin, elles ont dû réclame leurs enfants à des brutes déchainées... On n’ose imaginer ce qui leur advint. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa belle-fille, son petit-fils et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Marie Mérigot obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Ses fils Pierre Adrien et Louis, seront des habitants du village provisoire.
Sa fille Maria décède le 24 février 2001 au Dorat (Haute-Vienne), sa fille Thérèse le 12 juin 2004 à Limoges, son fils Pierre Adrien le 20 septembre 1994 à Oradour-sur-Glane, son fils Louis le 25 juillet 2003 à Limoges, son fils Félix le 3 janvier 2005 à Limoges.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements, registre de matricule militaire. — Albert Valade, Oradour, 10 juin 1944, la page de catéchisme, éditions de la Veytizou sarl (p71-72). — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p113).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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