Né le 8 janvier 1911 à Javerdat (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; employé de la maison de santé de Naugeat à Limoges ; victime civile.

Lieu de supplice, Forge Beaulieu, Oradour-sur-Glane
Lieu de supplice, Forge Beaulieu, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Lucien Moreau était le fils de Pierre (né le 27 mai 1875, à Montrol-Sénard), et son épouse Marie née Milord (née le 4 octobre 1877, à Javerdat), cultivateurs, demeurant au village de Lavalette, à Javerdat. Ses parents s’étaient mariés le 2 décembre 1899 à Javerdat.
Il était le cadet d’une fratrie de trois enfants, Jean (né le 13 janvier 1908) époux de Marie Senon, et Jeanne (née le 11 avril 1909) épouse de Joseph Gauthier, nés à Javerdat.
Le 28 avril 1934 à Javerdat, alors cultivateur, il épousa Jeanne Vareille (née le 28 janvier 1913, à Oradour-sur-Glane), couturière. De cette union naquit un garçon prénommé Pierre (né le 30 avril 1937, à Limoges).
Le couple était domicilié à Limoges, 18 rue de la Brasserie. Lucien Moreau devint employé à l’asile d’aliénés de Naugeat à Limoges.
Le 10 juin 1944, alors qu’il se rendait chez ses parents toujours domiciliés à Javerdat, il faisait partie du groupe de cyclistes qui arriva à Oradour dans l’après-midi.
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé dans la grange Beaulieu dans laquelle des hommes furent massacrés.
« L’un des rescapés, Armand Senon put, de sa cachette, assister au massacre de ce groupe. Il en fit pour l’enquête judiciaire le récit suivant : "… j’ai vu arriver place du champ de foire sept ou huit hommes encadrés d’Allemands. Il devait s’agir d’étrangers à la commune, de passage dans les parages, quelques-uns étaient à bicyclette. Je n’en ai reconnu aucun. Les Allemands les ont gardés un petit moment, lorsqu’un chef est arrivé, et, sans procéder à aucune vérification d’identité, il a donné des instructions aux militaires d’escorte. Ceux-ci en possession d’armes automatiques ont fait ranger les bicyclettes contre le mur de la forge Beaulieu. Ensuite ils les ont faits aligner devant le mur de l’immeuble et, à une distance de dix mètres, un Allemand a déchargé son arme sur eux. J’ai vu ce bourreau qui se tenait debout devant les otages. Il a tiré en balayant le rang. Les hommes sont tombés aussitôt. […] Il inclinait son arme vers le sol et continuait à la décharger sur les civils, la poussière s’est soulevée par terre." »
Il fait partie des 52 corps identifiés pour lequel un acte de décès put être établi.
Lucien Moreau obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Sa mère décède le 30 juillet 1947 à Javerdat. Son épouse le 9 mai 2001 à Périgueux (Dordogne).
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès. — Jean-Jacques Fouché, Oradour, Paris, Liana Levi, 2001 (p156).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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