MOREAU Lucien
Né le 8 janvier 1911 à Javerdat (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; employé de la maison de santé de Naugeat à Limoges ; victime civile.
Il était le cadet d’une fratrie de trois enfants, Jean (né le 13 janvier 1908) époux de Marie Senon, et Jeanne (née le 11 avril 1909) épouse de Joseph Gauthier, nés à Javerdat.
Le 28 avril 1934 à Javerdat, alors cultivateur, il épousa Jeanne Vareille (née le 28 janvier 1913, à Oradour-sur-Glane), couturière. De cette union naquit un garçon prénommé Pierre (né le 30 avril 1937, à Limoges).
Le couple était domicilié à Limoges, 18 rue de la Brasserie. Lucien Moreau devint employé à l’asile d’aliénés de Naugeat à Limoges.
Le 10 juin 1944, alors qu’il se rendait chez ses parents toujours domiciliés à Javerdat, il faisait partie du groupe de cyclistes qui arriva à Oradour dans l’après-midi.
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé dans la grange Beaulieu dans laquelle des hommes furent massacrés.
« L’un des rescapés, Armand Senon put, de sa cachette, assister au massacre de ce groupe. Il en fit pour l’enquête judiciaire le récit suivant : "… j’ai vu arriver place du champ de foire sept ou huit hommes encadrés d’Allemands. Il devait s’agir d’étrangers à la commune, de passage dans les parages, quelques-uns étaient à bicyclette. Je n’en ai reconnu aucun. Les Allemands les ont gardés un petit moment, lorsqu’un chef est arrivé, et, sans procéder à aucune vérification d’identité, il a donné des instructions aux militaires d’escorte. Ceux-ci en possession d’armes automatiques ont fait ranger les bicyclettes contre le mur de la forge Beaulieu. Ensuite ils les ont faits aligner devant le mur de l’immeuble et, à une distance de dix mètres, un Allemand a déchargé son arme sur eux. J’ai vu ce bourreau qui se tenait debout devant les otages. Il a tiré en balayant le rang. Les hommes sont tombés aussitôt. […] Il inclinait son arme vers le sol et continuait à la décharger sur les civils, la poussière s’est soulevée par terre." »
Il fait partie des 52 corps identifiés pour lequel un acte de décès put être établi.
Lucien Moreau obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Sa mère décède le 30 juillet 1947 à Javerdat. Son épouse le 9 mai 2001 à Périgueux (Dordogne).
Voir Oradour-sur-Glane
SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès. — Jean-Jacques Fouché, Oradour, Paris, Liana Levi, 2001 (p156).
Dominique Tantin, Isabel Val Viga