Née le 31 janvier 1920 à Besançon (Doubs), morte en mission le 13 août 1944 à Saunières (Saône-et-Loire) ; postière ; résistante du mouvement combat et du maquis FFI du Louhannais.

Lucienne André était la fille de Lucien Céleste Marius, employé à la compagnie PLM et de Jeanne Augustine Carry. Elle était domiciliée en dernier lieu à Louhans (Saône-et-Loire) et exerça le métier de téléphoniste aux PTT à la poste de Louhans de 1941 à 1944 puis elle partit comme auxiliaire à Verdun-sur-le-Doubs.
Elle entra dans la Résistance au mouvement Combat en juin 1942. Grâce à son travail elle transmettait à son chef le capitaine Henri Vincent, alias "Vic" les messages allemands qu’elle pouvait surprendre et en tant qu’agent de liaison elle assurait les liaisons inter groupes. En décembre 1942 elle entra au groupe "Charlot" qui opérait en liaison avec le groupe "Flamand" dans le maquis du Louhannais.
Elle fut soupçonnée d’être à l’origine de l’exécution de Charlot, en réalité Jeannin survenue le 8 septembre l944 chez les parents de Lucienne André à Louhans. Cette exécution avait été faite sur ordre des chefs de la Résistance à cause du discrédit jeté sur les maquis par les actes de banditisme commis par Charlot et son groupe. Sur l’ordre de François Marius Flamand, capitaine FFI, alias "Marius", Lucienne André fut emmenée en automobile par les résistants Mallet et Boivin. Sous le prétexte d’une expédition le dénommé Jean Mallet se fit remettre le revolver de Lucienne André. Une fois arrivés au bord du Doubs, près de Toutenant, elle fut arrachée de la voiture et exécutée de 4 balles de revolver par Mallet. Elle ne mourut pas tout de suite et son agonie se prolongea pendant trois quarts d’heure.
Son cadavre fut découvert le lendemain au lieu-dit "La barre de Saunières", au bord du Doubs, par Félicien Neuzeret, âgé de 43 ans, cultivateur à Saunières. Par la suite elle fut considérée comme décédée au cours d’une mission FFI.
En 1950 le capitaine Flamand fut inculpé de complicité d’assassinat et condamné à cinq ans de travaux forcés. Lucienne Andrée fur reconnue comme non suspecte de sentiments nuisibles à la cause de la Résistance et fut réhabiltée
Une plaque commémorative a été apposée sur le bâtiment de la poste à Louhans (71) : Postière, résistante (Mouvement Combat) accusée à tort de collaboration, assassinée par des maquisards desvoyés. Elle fut réhabilitée le 30/06/1951 à titre militaire par le secrétariat à la guerre avec la mention « Morte pour la France »
Elle fut d’abord inhumée à Saunières et réinhumée à Louhans.
Elle fut homologuée au grade de sergent de la Résistance intérieure (RIF).
Son nom figure sur le monument aux morts, le monument commémoratif de la Résistance avenue du 8 mai 1945 et la plaque commémorative de la Poste, à Louhans (Saône-et-Loire).
Inscription sur la plaque : Souvenez-vous de Lucienne ANDRE, postière, résistante (Mouvement Combat) Sergent des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.) accusée à tort de collaboration, assassinée à l’age de 24 ans par des maquisards desvoyés du groupe Marius, la 13 août 1944 à Saunières (71). Lucienne ANDRE a été réhabilitée à titre miltaire le 30/06/1951 (par arreté du Secrétariat à la Guerre avec la mention) "Morte pour la France
Sources

SOURCES : AVCC dossier 21 P 7739.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).

Jean-Louis Ponnavoy

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