Né le 11 novembre 1943 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; victime civile.

Guy Peyroux était le fils d’André (né le 12 juillet 1920, à Oradour-sur-Glane), et de son épouse Amélie née Rouffanche* (née le 6 mai 1923, à Saint-Gence). Ses parents s’étaient mariés le 26 septembre 1942 à Oradour-sur-Glane.
Il était domicilié avec sa famille chez Gaudy à Oradour-sur-Glane, chez ses grands-parents Simon Rouffanche* et son épouse Marguerite née Thurmaux, parents de sa mère*, de Jean* et d’Andrée Françoise*.
Il était le cousin de Raymond Martial Émile François époux de Marie Marcelle Lévèque*, parents d’Anne Marie Françoise*.
Son père échappa au massacre, il était absent d’Oradour-sur-Glane.
« Marguerite Rouffanche habite une ferme à l’extérieur du Bourg : ’’ … nous avons vu venir en direction de notre propriété trois Allemands armés de mitrailleuses (…). Ils nous ont fait sortir de chez nous en disant : ’’Raus ! Tous place du marché.’’ Nous sommes partis tous ensemble, tels que nous nous trouvions, escortés par ces Allemands. Nous étions six personnes, y compris le bébé. Chemin faisant nous avons rencontré les voisins (…) tous également encadrés (…). En remontant le Bourg, nous avons vu des Allemands partout. Ils faisaient sortir les gens des maisons en leur criant brutalement ’’Raus ! Raus !’’ La population était transie. Tout le monde se rendait au champ de foire, j’ai vu que des Allemands défonçaient des portes et fenêtres. »
« (…) Le groupe dont je fais partie est conduit par des soldats armés jusqu’à l’église. Il comprend toutes les femmes de la ville, en particulier les mamans qui entrent dans le lieu saint, en portant leurs bébés dans les bras ou en les poussant dans leurs petites voitures. Il y a là, également, tous les enfants des écoles. Le nombres des personnes présentes peut être évalué à plusieurs centaines. Entassés dans le lieu saint, nous attendons, de plus en plus inquiets, la fin des préparatifs auxquels nous assistons. Vers 16 heures, des soldats, âgés d’une vingtaine d’années, placent dans la nef, près des cœur, une sorte de caisse assez volumineuse, de laquelle dépasse des cordons qu’ils laissent traîner sur le sol. Ces cordons ayant été allumés, le feu est communiqué à l’engin dans lequel une forte explosion, soudain, se produit et d’où une épaisse fumée noire et suffocante se dégage. Les femmes et les enfants, à demi asphyxiés et hurlant de frayeur, affluent vers les parties de l’église où l’air est encore respirable. (Dans la sacristie), je m’assois sur une marche d’escalier. Ma fille vient m’y rejoindre. Les Allemands (…) abattent sauvagement ceux qui ont cherché refuge ici. Ma fille est tuée près de moi, d’un coup de eu tiré de l’extérieur. Je dois la vie à l’idée que j’ai de fermer les yeux et de simuler la mort. Une fusillade éclate dans l’église ; puis de la paille, des fagots, des chaises, sont jetés pêle-mêle sur les corps qui gisent sur les dalles. (…) Je profite d’un nuage de fumée pour me glisser derrière le maître-autel. Je me dirige vers la plus grande des trois fenêtres de l’église (celle du milieu). A l’aide d’un escabeau qui servait à allumer les cierges, je tente de l’atteindre. Je me hisse jusqu’à elle, comme je peux. Le vitrail étant brisé, je me précipite par l’ouverture qui s’offre à moi. Je fais un saut de trois mètres. (…) Je m’aperçois que j’ai été suivie, dans mon escalade, par une femme qui, du haut de la fenêtre, me tend son bébé. Elle se laisse choir pères de moi. Les Allemands alertés par les cris de l’enfant, nous mitraillent. Ma compagne et le poupon sont tués. Je suis moi même blessée en gagnant un jardin voisin. Dissimulée parmi des rangs de petites pois, j’attends, dans l’angoisse, qu’on vienne à mon secours. Je ne suis délivrés que le lendemain, vers 17 heures. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlé dans l’église avec sa mère, ses tantes, cousines et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Sa grand-mère fut également enfermée dans l’église avec les femmes et les enfants, mais réussit à s’échapper. Son grand-père et son oncle furent mitraillés puis brûlés dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Guy Peyroux obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Sa grand-mère, retournera habiter à Oradour-sur-Glane lorsque le nouveau village fut construit, elle sera témoin au procès de Bordeaux en 1953, et décède le 23 mai 1988 à Saint-Junien, inhumée à Oradour-sur-Glane.
Son père épousera en secondes noces le 17 mars 1945 à Saint-Victurnien, Simone Berthe Estelle Vauzelle (née le 16 juillet 1920, à Ambazac et décédée le 20 décembre 2001, à Rochechouart), il décède le 23 décembre 1980 à Saint-Victurnien.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Jean-Jacques Fouché, Oradour, éditions Liona Levi, piccolo histoire (p138). — Louys Riclafe et Henri Demay, Paroles de miraculés, témoignage de Marguerite Rouffanche née Thurmaux, éditions L’Harmattan (p67-68).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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