Né le 23 octobre 1924 à Vigouroux, commune de Saint-Martin-sous-Vigouroux (Cantal), exécuté sommairement le 8 juillet 1944 près du Bourguet, commune de Brezons (Cantal) ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Germain Champeil était le fils de Germain, Léon Champeil et de Marie Magne (originaire de Lescure), cultivateurs à Vigouroux. En 1944 il est célibataire et s’engage dans la Résistance.
Répondant à l’ordre de mobilisation des maquis, de nombreux résistants se sont déplacés vers la Truyère et la Margeride dès la fin mai 1944. « Les cantons de Saint-Flour et Pierrefort fournirent le plus gros des effectifs. Au total le canton de Pierrefort envoya près d’une centaine de recrues. » précise Eugène Martres.
« Pendant une dizaine de jours (du 21 juin au 1er juillet), les plateaux de la Haute Planèze, les vallées du Siniq, du Goul, du Brezons, de l’Epie, du Lagnon, cachèrent un effectif élevé, en fait le gros de l’armée auvergnate... 1000 à 1500 combattants... Le 7 juillet, il restait moins de 4 à 500 hommes dans la région Prat-de-Bouc, Paulhac, Cézens, Brezons, Le Bourguet, Malbo, Pailherols." Le 8 juillet 1944 trois colonnes allemandes représentant 1800 hommes attaquèrent dans la vallée de Brezons. Au nord de la vallée une unité allemande s’avança depuis Le Bourguet jusqu’à Lustrande où des éléments de la 43e compagnie FFI dirigée par Charles Gausseres dit "Kléber" étaient retranchés. Dans le combat, cinq maquisards dont Jean Baptiste Delarbre, Élie, Albert Archer, Georges Sardenne, Robert, Étienne Patard et André Delabre ainsi que deux civils (Joseph Magne et Pierre Delcher) furent tués.
Emmanuel Terrisse et Marie-Louise Bonnet, instituteurs à l’école de Brezons, relatent les événements de juillet 1944 : « Le 6 juillet, vers 11 heures, un avion allemand survole la vallée à très faible hauteur, tirant sur les bois et les maisons isolées dans le but sans doute de faire riposter le maquis et connaître ainsi leur emplacement. Deux jours plus tard, les Allemands arrivaient. Le samedi matin 8 juillet, vers les 6 heures 30, par une matinée pluvieuse, la fusillade éclate de toutes parts. En peu de temps les villages du Bourguet et de Lustrande furent encerclés par deux colonnes allemandes fortes de plusieurs centaines de voitures venant l’une de la direction de Murat, l’autre du bas de la vallée. (...) Les villages de la vallée furent immédiatement occupés par les Allemands qui pénètrent dans toutes les maisons, fouillant partout, menaçant la population. Les FFI alertés et dont la défense était inutile, se glissèrent dans le ravin formé par le ruisseau du Brezons, purent se cacher jusqu’au soir et ensuite gagner les bois. Trois furent tués, d’autres blessés. Pendant ce temps, la fusillade crépitait dans le village de Lustrande. Un homme de 40 ans, M. Magne, laitier, s’écroule au milieu de la rue, atteint au ventre ; vers 14 heures, il mourait des suites de son affreuse blessure. Quatre ou cinq hommes sont pris et rassemblés au four du village, tournés vers le mur, les bras en l’air, tandis que derrière eux les soldats allemands manœuvrent la mitrailleuse. D’autres sont pris et emmenés au PC à la Sagnette à 10 km de là ; deux reviennent dans la journée ; deux autres furent emmenés à Saint-Flour ; un autre, M. Delcher, relâché, rentrait chez lui lorsqu’il fut abattu en cours de route. »
D’après le site Memorialgeneweb, toujours le 8 juillet 1944, une unité allemande encercle Vigouroux pour effectuer une perquisition générale du village. Alors qu’il tente de fuir de son domicile où sont cachés son uniforme FFI et d’autres objets compromettants, Germain Champeil est rattrapé par une patrouille et immédiatement abattu près du Bourguet de Brezons.
Selon Jean Favier, le 8 juillet, la colonne venant de Murat abat près du Bourguet, Joseph Magne, originaire du village de Vigouroux, qui cherchait à s’enfuir. Peu de temps après, le jeune Germain Champeil qui rentrait de Vigouroux, rencontre une patrouille allemande. Il crut bon de hâter le pas, il fut saisi, conduit au bourg et fusillé.
Il avait 19 ans.
Son acte de décès porte la mention Mort pour la France.
Le nom de Germain Champeil est gravé sur la stèle commémorative de Vigouroux (avec celui de Joseph Magne), sur le monument aux Morts de Saint-Martin-sous-Vigouroux et sur le Monument aux Morts de la Résistance à Saint-Flour (Cantal).
Il n’a pas de dossier de résistant ou de victime de guerre.
Sources

SOURCES : Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007 . — "Les Allemands dans la région de Saint-Flour (Mai - août 1944)", Témoignages des Instituteurs et des Institutrices collectés par M. Louis Bac, édition établie par Jean Favier avec l’aide des Archives Municipales de Saint-Flour (M. Gilles Albaret, directeur et Mme Lydia Lucchi), éditions de l’Association du Musée de la Résistance d’Anterrieux, janvier 2017 .— http://brezons.blogspot.com/2013/08/8-9-juillet-1944-la-bataille-de-la.html .— État civil (AD 15) .— MémorialGenWeb

Patrick Bec

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