Né le 28 mai 1924 à Tanavelle (Cantal), tué au combat le 20 juin 1944 à Saint-Juéry (Lozère) ; cheminot ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

René Liadière était le fils de Guillaume Liadière, cultivateur originaire de Saint-Maurice, commune de Valuéjols (Cantal), marié à Tanavelle le 20 mai 1922 avec Victorine, Françoise Jourde, originaire de Vabres (Cantal). Il était célibataire et habitait Langeac (Haute-Loire) où il exerçait le métier de cheminot sans autre précision. En 1944 il était engagé dans la Résistance sous le nom de guerre Thomas dans les FFI d’Auvergne et les maquis du Cantal.
Au lendemain de la dispersion du Mont-Mouchet, les troupes allemandes savaient que des maquisards s’étaient enfuis vers le sud et l’est. Dès le 16 juin le nouveau rassemblement est localisé ; Eugène Martres lit dans le journal de von Brodowski : "vastes concentrations de terroristes vers Chaudes-Aigues". Le mardi 20 juin 1944 l’assaut allemand contre le réduit de la Truyère se développa à partir de 3 axes de pénétration. A l’est, de Saint-Chély à Fournels (Lozère), ce sont les Azerbaïdjannais du groupe Lange (3 compagnie, 450 hommes) qui iront au contact le 20 juin au matin avec les maquisards (surtout ceux de la 5e compagnie) dispersés dans le village de Saint-Juéry pour faire quelques emplettes ou simplement pour flâner. Soudain une estafette déboucha, annonçant l’arrivée imminente des Allemands. Les maquisards gagnèrent leurs postes en courant. Vers 11 heures un civil est abattu près de la Chaldette et à la fin de la matinée un front quasi continu s’étend sur plus de 5 km du point 1022 à Saint-Juéry, le long de la nationale 589. Les combats durèrent toute l’après-midi. Les maquisards luttaient par petits groupes, sans liaison assurée ente eux. Dans la soirée, un à un, ces groupes, morceaux de compagnies ou éléments mêlés de plusieurs compagnies, décrochèrent pour tenter d’échapper à l’encerclement et à la destruction. Des blessés se réfugièrent dans les granges, derrière les haies. Les habitants des villages et des hameaux avaient fui et se terraient au fond des bois. En quelques points de la ligne de feu certains éléments ripostèrent jusqu’au soir, ne se repliant qu’à la nuit. Pendant la bataille les Allemands tirèrent au mortier, mitraillèrent et bombardèrent par avions.
Surplombant le village de Saint-Juéry, un groupe de maquisards avait installé un fusil mitrailleur. Six d’entre eux trouvèrent la mort à leur poste de combat ou dans les rochers alentours par l’explosion d’un obus : Jean-Marie Andrieux, Baptiste Rozières, Marius Campagnac, René Liadière, Pierre Sarrou et Jean Daude.
René Liadière avait 20 ans. Sur son acte de naissance a été ajouté la mention "Mort pour la France".
Son nom est inscrit sur le monument aux Morts de la commune de Saint-Juéry ainsi que sur la stèle qui domine ce village. Il est gravé sur le Monument aux Morts de la Résistance à Saint-Flour (Cantal). D’après MémorialGenWeb, il figure aussi sur une plaque commémorative à Langeac (Haute-Loire). Sa photo est visible sur ce site.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, dossier de résistant de René, Jean, Antoine Liadière : GR 16 P 371872 (non consulté) .— AVCC, dossier René, Jean, Antoine Liadière : AC 21 P 84578 (nc). — Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007. — Jean Favier, Mémorial du réduit de la Truyère. Aurillac : Union des ACVG - CVR du Cantal, Musée de la Résistance d’Anterrieux, 2008. — forum maquisardsdefrance.jeun.fr, 2010 .— État civil (AD 15) .— MémorialGenWeb

Patrick Bec

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