Exécuté vraisemblablement le 27 août 1944 par les Allemands au Mont-Dore (Puy-de-Dôme) ; réfugié supposé d’origine juive ; victime civile.

Supposé d’origine juive par son entourage puis les personnes ayant enquêté sur son décès, Anglard ou Anglade (c’était le nom par lequel il se faisait appeler à La Bourboule où il vivait en pension depuis un an à l’Hôtel du Globe), fut arrêté le 27 avril 1944, par des hommes du SD. Ce matin là, une dizaine d’hommes en civil appréhendèrent le propriétaire de l’Hôtel du Globe, Marcel Bouchaudy, résistant, Mlle Emma Chassaing, et Erwin Ringer, un alsacien évadé de Drançy.
Sous la menace de Geissler, chef du Kds de Vichy, les 4 personnes furent séparées des autres occupants de l’hôtel, contraints de se mettre à genoux, mains sur la tête dans la salle du restaurant. Ils furent violentés et interrogés pour savoir où étaient les frères Rozier qu’ils considéraient comme résistants ou maquisards. Personne ne parla. Raymond et Abel Rozier furent bientôt arrêtés dans l’immeuble habité par la famille qui exploitait ici une confiserie-pâtisserie. Ils furent conduits avec les autres à l’hôtel, avec Pierre Boissier, arrêté aussi chez eux. L’interrogatoire se poursuivit jusqu’à 20 heures puis les frères Rozier furent mis dans une voiture, Marcel Bouchaudy et Anglade dans une autre puis les véhicules partirent en direction du Mont-Dore. Une heure plus tard, Mlle Emma Chassaing, Pierre Boissier, René Mauriange et les 6 résistants arrêtés à la banne d’Ordanche furent hissés dans un camion venu de Clermont.
Erwin Ringer fut exécuté sur le bord de la route. Les frères Rozier, Bouchaudy et très vraisemblablement le dénommé Anglade furent exécutés puis leur corps brûlé dans un buron du Val de Courre, sur la commune du Mont-Dore.
L’enquête pour crime de guerre engagée en 1945 sur ces événements ne permit pas son identification. La gendarmerie fait état de deux troncs trouvés seulement et elle trouva sur place un collier au nom de Rozier, ce qui laisserait entendre qu’un des frères Rozier au moins avait été exécuté et brûlé ici.
Le nom de Anglade ne figure pas sur le Monument du Val de Courre. Un doute subsiste donc sur le fait qu’il ait pu être exécuté ici.
Sources

SOURCE : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 113 : crimes de guerre au Mont-Dore et La Bourboule .— Compléments par Michelle Serre.

Eric Panthou

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