Né le 17 mars 1923 à Paris, XIVème arr. (ex Seine), exécuté sommairement par fusillade le 26 août 1944 à La Chapelaude (Allier) ; agriculteur ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI), MUR.

Stèle Gaston Wagner à La Chapelaude.
Gaston Wagner était pupille de l’Assistance Publique de la Seine. Il fut placé très jeune en province dans le département de l’Allier. Au recensement de 1926, âgé de 3 ans, il se trouvait à Pouzy-Mésangy (Allier) recensé comme « enfant assisté » au lieu-dit Les Prats chez Mme. Marie Delbort, âgée de 41 ans. Dix ans plus tard en 1936, il demeurait toujours chez Mme. Delbort au lieu-dit Champroux, « pensionnaire » en compagnie d’une autre petite « pensionnaire » Andrée Lameunière, née en 1934 à Bordeaux. En 1944, marié, il habitait Pouzy-Mésangy (Allier) et était agriculteur.
Il rejoignit la Résistance le 6 juin 1944 et intégra la compagnie Tardiff, commandée par Henri Tardivat, appartenant aux Mouvements Unis de la Résistance (MUR) de l’Allier. La compagnie agissait dans le secteur d’Huriel. Elle attaqua les troupes allemandes traversant le nord-ouest de l’Allier fin août 1944, en provenance de la Haute-Vienne et de la Creuse. C’est à l’occasion d’une de ses attaques qu’il fut fait prisonnier le 26 août. Le 25 août 1944 en fin de journée arriva à proximité de Montluçon, un important convoi de miliciens (près de 600 personnes, hommes, femmes et enfants avec tous leurs bagages). Ils avaient quitté Guéret en même temps que les dernières troupes allemandes (dont la garnison de Guéret) dans la nuit du 24 au 25 août 1944 et tentaient de rejoindre l’est de la France. Arrivés à proximité de Montluçon libérée, entre Lamaids et Quinssaines, ils furent bloqués en même temps que les unités allemandes en retraite qui les précédaient, par plusieurs compagnies de maquisards (dont la compagnie Michel). Les barrages établis autour de la ville et une nuit de combats, obligèrent le convoi des Allemands et des miliciens à contourner la ville au petit matin du 26 août, et à prendre la direction d’Huriel pour se diriger ensuite vers Moulins. Arrivées à Huriel vers 6 heures du matin les unités allemandes suivies des miliciens ouvrirent le feu et prirent des otages pour protéger leur passage. Un camion de la résistance dans lequel se trouvait Gaston Wagner arriva alors sur la route d’Archignat. Surpris par le dispositif de protection allemand, il put faire demi-tour et la plupart des occupants du camion purent s’enfuir. Gaston Wagner, caché dans une maison, ne put s’échapper comme ses camarades et fût arrêté par les Miliciens accompagnant la colonne. Il aurait été abusé par leur accent, les prenant pour des FFI.
Il fut livré aux Allemands, amené jusqu’à La Chapelaude (Allier) où il fut fusillé près du carrefour des anciennes routes de Courçais et de Chazemais. Inhumé dans un premier temps à La Chapelaude, sa dépouille fut transférée dès octobre 1944 au cimetière de Pouzy-Mezangy.
Il obtint la mention "Mort pour la France" et son nom figure sur le monument aux Morts de Pouzy-Mésangy ainsi que sur une stèle à sa mémoire à La Chapelaude.
En 2018, à la demande du fils de Gaston Wagner cherchant à mieux connaître les circonstances du décès de son père, un dossier a été rassemblé par la mairie de La Chapelaude et conservé aussi dans celle de Pouzy-Mésangy.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Allier (recensements) et Arch. Dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 210 : crimes de guerre à La Chapelaude. — SHD Vincennes, 19 P 3-3. Homologation unités combattantes. — SHD Vincennes, GR 16 P 600145, dossier de résistant de Gaston Wagner (nc). — Alain Godignon La journée meurtrière du 26 août 1944 en région montluçonnaise, Revue Le Grimoire des Pays d’Huriel, 2018 — Mémorial genweb.

Eric Panthou, Michel Thébault

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