Né le 10 février 1877 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; maçon ; victime civile.

Maçon - Platrier Pierre Moreau, Oradour-sur-Glane
Maçon - Platrier Pierre Moreau, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Maçon - Platrier Pierre Moreau, Oradour-sur-Glane
Maçon - Platrier Pierre Moreau, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Moreau - Raynaud - Bichaud - Valentin, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Moreau - Raynaud - Bichaud - Valentin, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Pierre Moreau était le fils de François (né le 27 mars 1852 et décédé le 10 février 1919, à Oradour-sur-Glane), maçon, et de son épouse Marie née Boileau (née le 28 octobre 1856, à Veyrac et décédée le 29 mars 1886, à Oradour-sur-Glane), sans profession. Ses parents s’étaient mariés le 30 octobre 1875 à Oradour-sur-Glane.
Il était l’ainé d’une fratrie de trois enfants, Marie (née le 21 aout 1878 et décédée le 6 septembre 1880), Pierre Jean né le 19 avril 1883 et décédé le 17 novembre 1883), à Oradour-sur-Glane.
Le 22 août 1896 à Oradour-sur-Glane, alors tailleur de pierre, il épousa Marguerite Raynaud* (née le 23 juin 1877, à Oradour-sur-Glane), couturière. De cette union naquirent trois enfants, Marie Félicie (née le 27 septembre 1896), épouse de Jean Bichaud*, et parents de Lucette, Lucien François (né le 20 septembre 1903 et décédé le 5 juin 1926), et Jean Armand (né le 9 juillet 1910), tous les trois nés à Oradour-sur-Glane.
La famille était domiciliée au Bourg d’Oradour-sur-Glane.
Il était le le beau-frère de Marie Raynaud* épouse de Jean Valentin*, sœur de son épouse. Oncle de Pierre Raynaud* époux de Marie Louise Hortolary (parents d’Irène Amélie*), et de son frère Lucien Raynaud* époux de Simone Thomas* (parents de Bernard*).
Sa fille et sa petite-fille échappèrent au massacre, absente elles étaient à Limoges, passagèrent du tramway de 19h30, son fils était prisonnier de guerre.
« 19h30. C’est l’heure habituelle d’arrivée du tramway régulier qui relie Limoges et Oradour. La machine s’approche du village, bondée de voyageurs qui rentrent de leur travail ou de leurs courses au chef-lieu. A l’embranchement de la route de Saint-Victurnien, l’engin est stoppé par des SS qui ordonnent aux voyageurs de rester en place dans le wagon. Parmi ces voyageurs – ils sont une vingtaine – plusieurs Radounauds, Madame Montazeaud, postière à la retraire accompagnée de sa fille, mademoiselle Compain, la fille du pâtissier, Camille Senon, étudiante à Limoges, Eugène Leblanc, le fils du filateur, la femme et la fille du tailleur d’habits Jean Bichaud, l’épicier Émile Redon. (…) Encadrés étroitement, les voyageurs qui ont dû quitter le tramway, sont rassemblés en convoi. (…) Les otages sont tous emmenés, doivent traverser le village des Brégères en flammes, franchir la Glane par le gué d’un arbre tombé dans la rivière. Les pauvres gens sont terrorisés, les hommes et les femmes sont séparés, leurs identités sont vérifiées. (…) Deux heures s’écoulent. Une terrifiante attente. Puis un officier arrive, apostrophe vivement les gardiens du groupe. Un soldat crie aux otages : ’’Partez ! Vous avez de la chance ! Là-bas, les autres, tous Kaputt ! ’’ Libérés, les otages s’éloignent vers les Bordes, la peur au ventre d’être abattus dans le dos d’un instant à l’autre. »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé avec son gendre, ses neveux et une partie de sa famille dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Son beau-frère fut mitraillé puis brûlé dans la grange Beaulieu dans laquelle des hommes furent massacrés, son corps fut identifié. Son épouse, sa belle-sœur, ses nièces, et une partie de sa famille furent brûlée dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Pierre Moreau obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Sa fille décède le 24 juillet 1991 à Limoges, inhumée à Oradour-sur-Glane et son fils le 21 janvier 1993 à Saint-Junien.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p105-106).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Version imprimable