Née le 23 janvier 1925 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; épicière ; victime civile.

Irène Redon
Irène Redon
crédit : Isabel Val Viga
Café - Épicerie Émile Redon, Oradour-sur-Glane
Café - Épicerie Émile Redon, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Café - Épicerie Émile Redon, Oradour-sur-Glane
Café - Épicerie Émile Redon, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Café - Épicerie Émile Redon, Oradour-sur-Glane
Café - Épicerie Émile Redon, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque Irène Redon, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque Irène Redon, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Irène Redon était la fille d’Émile (né le 8 janvier 1902, à Veyrac), épicier, aubergiste, et de son épouse Marguerite née Marchadier (née le 2 avril 1905, à Saint-Victurnien et décédée le 27 février 1925, à Oradour-sur-Glane), couturière. Ses parents s’étaient mariés le 3 novembre 1923 à Oradour-sur-Glane. Son père devenu veuf, épousa en secondes noces le 28 janvier 1928 à Oradour-sur-Glane, Marie Roudier (née le 30 mai 1892 et décédée le 28 novembre 1943, à Oradour-sur-Glane) receveuse CDHV, veuve de Jules Raynaud (né le 17 octobre 1889 et décédé 15 juin 1921, à Oradour-sur-Glane), parents de Pierre Raynaud* époux de Marie-Louise Hortolary (parents d’Irène Amélie*), et de Lucien* époux de Simone Thomas* (parents de Bernard*).
Elle eut un frère aîné, Roger Marcel (né le 18 mai 1923 et décédé le 27 février 1924, à Oradour-sur-Glane).
Au recensement de 1936, Émile Redon et son épouse Marie étaient aubergistes au Bourg d’Oradour-sur-Glane, où ils résidaient avec leur fille Irène.
Elle était la cousine de Louise Anna Redon* épouse d’André Lavaud.
Son père échappa au massacre, il était à limoges, passager du tramway du soir.
« (…) Laissant à sa femme, assistée de sa fille Irène*, la charge du commerce, Émile Redon, à la saison des pommes, fabriquait du cidre, qui était la boisson la plus consommée dans le Limousin. L’épicier avait installé son pressoir dans la grange attenante à sa maison. Le reste de l’année, sur son plateau plat, à l’aide d’une grande pelle percée, il extrayait de la rivière le sable qu’il vendait aux entrepreneurs et cimentiers. »
« (…) Armand Senon est au lit, avec une jambe cassée. Les soldats l’abandonnent dans sa chambre. Dès leur départ, Armand parvient à se traîner jusqu’à la fenêtre. Il aperçois sa fiancée Irène Redon* (…) entraînés vers le rassemblement insensé du Champ de Foire. »
« 19h30. C’est l’heure habituelle d’arrivée du tramway régulier qui relie Limoges et Oradour. La machine s’approche du village, bondée de voyageurs qui rentrent de leur travail ou de leurs courses au chef-lieu. A l’embranchement de la route de Saint-Victurnien, l’engin est stoppé par des SS qui ordonnent aux voyageurs de rester en place dans le wagon. Parmi ces voyageurs – ils sont une vingtaine – plusieurs Radounauds, (…) l’épicier Émile Redon. (...)Encadrés étroitement, les voyageurs qui ont dû quitter le tramway, sont rassemblés en convoi. (…) Les otages sont tous emmenés, doivent traverser le village des Brégères en flammes, franchir la Glane par le gué d’un arbre tombé dans la rivière. Les pauvres gens sont terrorisés, les hommes et les femmes sont séparés, leurs identités sont vérifiées. (…) Deux heures s’écoulent. Une terrifiante attente. Puis un officier arrive, apostrophe vivement les gardiens du groupe. Un soldat crie aux otages : ’’Partez ! Vous avez de la chance ! Là-bas, les autres, tous Kaputt ! ’’ Libérés, les otages s’éloignent vers les Bordes, la peur au ventre d’être abattus dans le dos d’un instant à l’autre. »

Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec une partie de sa famille et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Ses demi-frères par alliance furent mitraillés puis brûlés dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés.
Elle obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Son père, sera un habitant du village provisoire.
Il épousera en troisièmes noces le 21 avril 1947 à Aixe-sur-Vienne, Marie Madeleine Durand (née le 22 juillet 1913, à Aixe-sur-Vienne et décédée le 27 juin 1985, à Oradour-sur-Glane), et eurent un garçon prénommé François (né en 1948). Son père décède le 15 juillet 1984 à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p77, p81, p105-106).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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