Né le 12 avril 1923 à Marseillan (Hérault), mort au combat ou exécuté sommairement le 1er février 1944 à Marcolès (Cantal) ; réfractaire au STO ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Robert Reboul est le fils de François, Jean, Jacques Reboul et de Jeanne, Marie, Madeleine Julien. Ses parents étant divorcés, Robert Charles Reboul vécut à Servian avec son père patron du Grand Café, 17 avenue Mistral. Son dernier domicile connu était Rampe 96 à Béziers (Hérault).
En 1943, il est envoyé au chantier de jeunesse à Saint-Mamet, avec son ami André Vidal, dont le père René Vidal fut maire de la commune de 1944 à 1947. Il s’évade et rejoint le maquis de l’Enseigne, à Marcolès dans le Cantal, pour échapper au Service de Travail Obligatoire.
A partir du 1er août 1943, il a été considéré comme ayant appartenu aux MUR, Maquis de la Luzette et de l’enseigne de la Fombelle. Ils sont une quinzaine de maquisards à agir en collaboration avec un groupe plus important, installé dans un terrain destiné à des parachutages. Ils bénéficient de l’aide de tous les paysans des fermes environnantes. Les maquisards se cachaient à l’Enseigne dans six baraquements construits en 1942 par les chantiers de jeunesse et qui ne servaient plus depuis 1943. Le maquis fut repéré par deux Français qui travaillaient comme bûcherons dans les bois voisins. Dans un bar d’Aurillac, les bûcherons font la connaissance d’une femme surveillée par les maquisards d’Aurillac, de quelques Allemands et d’un milicien. Le 27 janvier 1944, la femme et le milicien, viennent au camp par le car, pour s’assurer de la présence des maquisards et de la disposition des lieux. Le 1er février 1944, au petit matin, une cinquantaine d’Allemands les attaquent. Sur 18 jeunes, 4 sont tués, 2 faits prisonniers, dont un jeune réfractaire qui travaillait dans une ferme voisine : Maurice Duval, les jumeaux Lewitanski (Lazare et Salomon), Théophile Weil, René Dubois et Robert Reboul.
Plusieurs maquisards réussirent à s’enfuir dans les bois et à atteindre Estieu.
Les morts ont été brûlés ensemble, dans une cabane : « 6 morts étaient là, en partie calcinés, et pour lesquels les Allemands avaient interdit d’intervenir. La nuit les animaux venaient les manger. Lucien Cassagne, chef de la résistance à Marcolès et fossoyeur, s’occupa de mettre les restes des six corps dans 2 bières, aidé par M.Théron.
En corrélation de ce témoignage, se trouve celui attesté par une lettre du 4 novembre 1944, envoyée par Renée Vidal, sœur d’André Vidal, à Pierre Roques, président des milices patriotiques à Servian. Il s’agit du récit relaté par la mère de Robert Charles Reboul, dont voici un extrait : « …son fils prenait la garde avec six camarades autour d’un parc à munitions. Mais ils ont été vendus par une femme nommée Francisca et la Vème colonne. Alors les boches ont attaqué. Robert fut blessé à la tête…On les a alors placés chacun sur une espèce de bûcher….Robert avait les deux jambes sectionnées…On mit ensuite le feu à chaque bûcher. Il ne reste donc plus que les cendres des 6 cadavres...Robert a accompli cette mission, volontairement, pour remplacer un camarade. » Les six maquis reposent ensemble, dans une même tombe, dans le petit cimetière de Marcolès. En 1947, une stèle a été mise en place. Elle porte les noms de : René Dubois, Maurice Dudal, Lazare Lewitansky, Salomon Lewitansky, Robert Reboul, Théophile Weil.
Une enquête fut menée pour déterminer si les hommes tués l’avaient été au combat et leur corps ensuite brulés, ou s’ils avaient été blessés au combat puis exécutés sommairement avant que leur corps soit brûlé. Dans le second cas, leur mort relevait des crimes de guerre. L’enquête de gendarmerie pencha pour la première hypothèse, mais sans certitude.
Il a été reconnu Mort pour la France.
Son nom figure sur une plaque collective commémorative à la mairie de Béziers, sur le Monument aux Morts du cimetière de Marseillan et sur le Monument commémoratif du Maquis de L’Enseigne à Marcolès.
Un livre paru en 2010 et écrit par Yvette Souquières, raconte ces événements.
Sources

SOURCES : AVCC Caen, AC 21 P 132360, dossier Robert Reboul (non consulté) .— SHD Vincennes, GR 16 P 502562, dossier résistant pour Robert Reboul (non consulté) .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 523 : crimes de guerre à Marcolès .— http://www.anacr-objat.fr/lenseigne-cantal-1er-fevrier-1944/ .— "Hommage à Robert Charles Reboul, martyr de la Resistance", Le Midi Libre, 30 août 2017.— https://www.midilibre.fr/amp/2011/08/18/hommage-a-robert-charles-reboul-martyr-de-la-resistance,373436.php].— "Marcolès commémore le décès de six maquisards en 1944", La Montagne, édition cantal, 29 janvier 2011 .— Yvette Souquières, L’Enseigne 1944, éditions Mairie de Marcolès. Octobre 2010 .— Mémorialgenweb .— État civil Marcolès.

Eric Panthou

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