Né le 15 avril 1922 à Désertines (Allier), exécuté sommairement par les Allemands le 27 juillet 1944 à Monsel, commune de Saint-Sornin (Allier), laissé pour mort ; mort le 8 août 1981 à Montluçon (Allier) ; ouvrier métallurgiste puis employé communal ; réfractaire au STO, mineur requis, victime civile.

Fils de Georges, mouleur, et Louise, Pauline, née Godignon, Robert Riothon devint comme son père mouleur, aux Usines des Haut- Fourneaux de Montluçon. Ses deux grands-pères étaient également ouvrières d’usine à Montluçon et Désertines.
Réfractaire au STO, il fuit Montluçon pour se faire embaucher comme mineur à Deneuille-les-Mines (Allier).
Il se maria une première fois en avril 1945 avec Joséphine Sertillange, à Montluçon, mariage dissous en mai 1949. Marié une seconde fois en 1950, il divorça en juillet 1962.
En juillet 1944, le groupe de combat motorisé Burkart, basé à Néris-les-Bains (Allier), puis à Montluçon, effectua de nombreuses opérations de répression dans la partie ouest du département de l’Allier. Le 26 juillet 1944, vers 20h30, une colonne allemande de passage à Deneuille-les-Mines arrêta 3 hommes, dont deux jeunes mineurs, réfractaires au STO : Robert Riothon, 22 ans, mineur requis et Jacques Hubschwerlin ainsi que Albert Messbauer, un Alsacien habitant Montmarault.
Les deux jeunes étaient en train de discuter devant la cantine des mineurs quand une femme vint les prévenir qu’une patrouille allemande arrivait à l’entrée du bourg. Ils cherchèrent à fuir malgré les coups de feu des Allemands qui ne les atteignirent pas mais ils furent arrêtés, passés à tabac car considérés comme terroristes. Hubschwerlin, qui parlait allemand, eut beau leur expliquer qu’ils avaient leurs papiers en règles, l’officier refusa ses explications.
Robert Riothon et Jacques Hubschwerlin furent ligotés et emmenés dans un camion. Albert Messbauer fut amené à Villefranche et fut relaxé après une nuit de détention.
Les deux hommes repartirent avec le convoi. Pour passer la nuit, le convoi de trois camions se sépara. L’un stationna à Murat, l’autre à Chappes, et le dernier, avec les prisonniers, s’installa au carrefour de la Jaunie, sur la route de Cosne. Il repartit à 6 heures du matin pour s’arrêter 3 kilomètres plus loin au bord d’un chemin à Saint-Sornin.
Après une nuit sur le plancher du camion allemand, les deux premiers hommes furent fusillés, agenouillés face contre la haie et reçurent le coup de grâce Mais seul Jacques Hubschwerlin fut tué, Riothon étant laissé pour mort. Il put se traîner dans une ferme voisine où il fut soigné et transporté à Montluçon grâce à l’aide des cheminots. Il put être caché chez Léon Vellay, propriétaire des mines de Deneuille jusqu’à la libération de Montluçon, début septembre 1944.
Après-guerre, Albert Riothon vécut à Montluçon où il était employé municipal. En raison des blessures subies au moment de son exécution sommaire, il n’avait pu reprendre son emploi de mouleur aux Usines des Haut-Fourneaux.
Son nom figure sur la Stèle commémorative du Monsel à Saint-Sornin, érigée par les Jeunesses communistes de la commune.
Sources

SOURCES : Arch. dép. du Puy-de-Dôme, 908 W 162 : crimes de guerre à Saint-Sornin .— memorialdelashoah.org .— Site Anacr03, notice d’Alfred Lavignon .— Jean Débordes, L’Allier dans la guerre, 1939-1945, Clermont-Ferrand éd. de Borée, 2000, p. 264 .— Mémorialgenweb .— état-civil Désertines.

Eric Panthou

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