Né le 14 mars 1916 à Ibos (Hautes-Pyrénées), exécuté sommairement le 10 juillet 1944 à Morlàas (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; chef électricien ; résistant membre du réseau Confrérie Notre-Dame-de-Castille (CND) et du Corps franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Georges Maurice BARBÉ-POUCALOY
Georges Maurice BARBÉ-POUCALOY
Crédit : archives familiales
Fils de Jean Joseph, coiffeur et de Jeanne Pescadère, couturière, Maurice Barbé-Poucaloy épousa, à Ibos, le 13 octobre 1942, Marie-Antoinette Grousselle, originaire de Plaisance dans le Gers. Le couple eut un enfant Louis, Jean-Claude, né en février 1943. Le couple était domicilié à Bazet (Hautes-Pyrénées).
Démobilisé en 1941, après avoir effectué 4 ans de service militaire dans l’armée de l’air, le sergent Maurice Barbé-Poucaloy, alias Léon, s’engagea dans la résistance en intégrant en décembre 1941, le réseau de renseignements Confrérie Notre Dame, CND. Il fut contacté par Jean Fleuret, alias Espadon, chef de la « Confrérie Notre-Dame » à Bordeaux, pour assurer les liaisons Toulouse, Périgueux, Limoges, Bergerac et Bordeaux. En juin 1942, il prit la direction de la section de Toulouse et réussit à en faire une des plus importantes du réseau. Il fournit des renseignements sur les aérodromes de la région toulousaine. Il fut dénoncé et activement recherché par la gestapo, mais il se refusa à quitter son poste.
Le 17 mars 1943, il partit en Allemagne en qualité de S.T.O. Il revint en permission en décembre 1943 et entra au Corps Franc Pommiès, sous le commandement du capitaine Soulès, chef de la résistance de Magnoac. En mai 1944, il intégra la compagnie de destructions du capitaine Dejoie, Bataillon Pottier.
Chef de groupe particulièrement courageux, il participa, dans la clandestinité, à plusieurs missions dangereuses.
Le 7 juillet 1944, la section de protection et de destructions Dejoie, rallia Higuères-Souye, où se trouvait le poste de commandement du groupement Sud-Ouest dirigé par Benony. Ils s’installèrent dans une ferme isolée à Higuères-Souye, appartenant à Gaston Cassagnau, procureur suprême de la Cour Suprême de Justice.
Le 10 juillet, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village et la ferme. Le combat n’étant pas envisageable compte tenu de la disproportion des forces, certains maquisards tentèrent de s’enfuir ou de se cacher. Cinq hommes furent abattus sur place. Maurice Barbé-Poucaloy fut arrêté avec une valise contenant de l’argent, en même temps que neuf de ses camarades. Ils furent battus et transportés vers Pau. Durant le trajet, le résistant Albert Albert tenta de s’échapper. Mais il fut rattrapé et abattu avec ses autres camarades, en bordure de la route départementale. Les corps atrocement mutilés furent découverts 2 jours après. Maurice Barbé-Poucaloy fut identifié deux jours plus tard grâce à la description établie par les gendarmes de Morlaas : « Taille 1.70m environ, âgé de 30 à 35 ans. Vêtu chemise flanelle mixte blanche, caleçon de bain marron avec rayures bleu, blanc rouge ». Leurs corps furent exposés dans l’Eglise du village.
Maurice Barbé-Poucaloy obtint la croix de guerre avec citation à l’ordre du corps d’armée : « Engagé dans un S.R en territoire occupé en décembre 1941. Sous-officier plein d’allant et de courage. A toujours été volontaire pour les missions les plus dangereuses, a pu dans des conditions extrêmement difficiles, sauvé un poste émetteur à Toulouse, ainsi que de très nombreux documents, quoique recherché a refusé de quitter son poste. A été un magnifique exemple de volonté et d’énergie. Est mort pour la liberté glorieusement le 10 juillet 1944. ». Il reçut le "certificate of service", signé du Maréchal Montgomery.
Il fut nommé chargé de mission de 3ème classe appartenant à la D.G.R (Direction générale des renseignements) en février 1946 et fut homologué sergent-chef à titre posthume le 18 octobre 1946. Il obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac, sur le monument aux morts de Ibos. Enfin, une stèle élevée au lieu-dit "La Clairière de Berlanne", à deux kilomètres au sud-ouest de Morlaàs, rappelle son souvenir ainsi que celui de ses camarades.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, GR 16P 31543, GR 16P 4 46 685. — Archives des Hautes-Pyrénées – MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel, Corps Franc Pommiès. Tome 1-2 ; La lutte ouverte, Amicale du Corps Franc Pommiès, 2007, 579 p. — Archives de l’Association « Les Basses Pyrénées dans la Seconde Guerre Mondiale ».

Audrey Galicy

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