Né le 21 août 1912 à Paris (XVIIe arrondissement), mort exécuté sommaire le 10 juin 1944 à Martres-Tolosane (Haute-Garonne) ; agent immobilier à Saint-Gaudens (Haute-Garonne) ; résistant de la Haute-Garonne et de l’Ariège : réseau Alliance, Corps franc Pommiès (ORA) ; victime de la division « Das Reich » au cours de son incursion en Ariège contre le maquis (FTPF) de Betchat (Ariège)

Claude Salmon (écrit « Salomon » par Claude Delpla dans une fiche manuscrite concernant l’intéressé) né à Paris, était le fils de Joseph, Gaston et Jeanne, Blanche Blum. En 1944, il était agent immobilier à Saint-Gaudens, sous-préfecture de la Haute-Garonne, la ville principale du Comminges (au sud-ouest du département). Il y était domicilié, 36 avenue Maréchal Pétain. Résistant, il était un agent du réseau Alliance et appartenait au Corps franc Pommiès. Il était, d’après une note manuscrite de Claude Delpla en contact avec cette organisation de résistance à Saint-Girons (Ariège). Cet historien a émis l’hypothèse qu’il était peut-être chargé de porter des renseignements et des codes pour un parachutage. Ces codes sont tombés entre les mains de Philippe Berkane, agent et tueur de la Sipo-SD de Saint-Girons.
Le 10 juin 1944, avec Aimé Loubon qui conduisait la motocyclette, il était de retour d’une mission entre Saint-Girons et Salies-du-Salat (Haute-Garonne). Tous deux furent arrêtés à Roquefort-sur Garonne (Haute-Garonne). par des éléments de la division Das Reich en train de mener une action contre le maquis FTPF de Betchat (Ariège, aux limites de la Haute-Garonne). Michel Goubet (op. cit.) fait également intervenir un groupe de militaires allemands venus de Saint-Girons (Ariège), accompagnés de policiers de la Sipo-Sd et de la Milice de cette ville. Il a expliqué par aileurs que les fusillés de Pentens à Martres-Tolosane, y ont été amenés dans la camionnette qu’ils réquisitionnèrent après avoir arrêté Vincent Laffite et Charles Boubila. Quoiqu’il en soit, ils furent fusillés par des éléments de la 10e compagnie du régiment Deutschland de la 2 SS Panzer Division Das Reich commandés par le lieutenant Gross (Penaud, op. cit., p. 386).
Ils furent amenés, à Martres-Tolosane (Haute-Garonne) où se regroupèrent, le soir du 10 juin, les divers détachements du régiment Deutschland de la division Das Reich engagés dans les opérations de « nettoyage » des maquis (dans ce cas le maquis ariégeois de Betchat) et de répression de populations civiles réputées favorables aux « terroristes ».
Salmon fut abattu avec six autres résistants ou civils (Charles Boubila, Valentin Lafitte, Joseph Roumens, Stanislas Dudkowski, Aimé Loubon, et un inconnu) à Pentens, dans les bois de Martres-Tolosane, à la limite de la commune de Boussens .Les corps furent découverts le lendemain vers 17 heures. Une stèle fut élevée à Pentens afin de perpétuer leur mémoire. Le nom de Claude Salmon y fut inscrit avec celui des autres victimes. Il figure également sur le mémorial du Corps franc Pommiès à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées).
Claude Salmon fut homologué membre des Forces françaises combattantes et déporté, interné, résistant (pour sa brève détention par les Allemands). Déclaré « mort pour la France », il reçut à titre posthume la médaille de la Résistance.
Voir Martres-Tolosane (Haute-Garonne), 10 juin 1944
Sources

SOURCES : Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla, diverses notes manuscrites de Claude Delpla, d’après des archives et des témoignages. — Michel Goubet, « La répression allemande et milicienne dans la vallée du Salat et aux alentours. 10 et 11 juin 1944 » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [p. 386, p. 521]. — La Dépêche, 24 juin 2014, article relatant la cérémonie commémorative du 10 juin à la stèle de Pentens. — Site MemorialGenWeb consulté le 12 juillet 2019.

André Balent

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