Né le 17 juillet 1921 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacré le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; commissaire adjoint organisation Todt ; victime civile.

Albert Roumy
Albert Roumy
crédit : MémorialGenWeb
Albert Roumy et Ginette Couturier
Albert Roumy et Ginette Couturier
crédit : Isabel Val Viga
Grainetier Jean Roumy, Oradour-sur-Glane
Grainetier Jean Roumy, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Grainetier Jean Roumy, Oradour-sur-Glane
Grainetier Jean Roumy, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Couturier - Roumy, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Couturier - Roumy, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque famille Roumy, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque famille Roumy, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Albert Roumy était le fils de Jean* (né le 24 juin 1896, à Peyrilhac), négociant en grains, et de son épouse Marie Catherine née Blanchon* (née le 27 novembre 1898, à Javerdat). Ses parents s’étaient mariés le 27 décembre 1919 à Oradour-sur-Glane.
Il était le petit-fils de Jean Roumy et de son épouse Catherine Aliphat*.
Il était domicilié avec sa famille au Bourg d’Oradour-sur-Glane.
Le 10 juin 1944, la famille s’était réuni afin de célébrer ses fiançailles avec Ginette Couturier* (née le 13 août 1921, à Limoges), dactylographe.
« Le matin du 10 juin, le président de la section d’Oradour de Légion – qui emploie chez lui un travailleur étranger – rend visite à sa belle-mère. Il est accompagné de son fils venu de Bordeaux où il travaille en tant que ’’commissaire adjoint’’ dans les bureaux de l’Organisation Todt. Le jeune homme, qui a paradé dans le village en uniforme de cette organisation vouée à la construction du mu bétonné de l’Atlantique, est encore aujourd’hui parfois qualifié, de milicien. Ce jour-là, il s’agit de transporter un ’’demi-cochon’’ que le père et le fils sont allés chercher chez un fermier. La moitié du ’’monsieur’’ – ainsi désigne-t-on un ’cochon-gras’’ – est dû au propriétaire par le fermier. On prépare un repas avec la fiancée du jeune homme. Il est proposé de laisser un morceau de porc, mais la belle-mère, qui n’en a pas besoin, ne prend que des boudins. Comme il est trop tôt dans la matinée pour qu’elle les retienne à déjeuner, ils partent. Elle ne les reverra pas. »
« (…) Dans la matinée du samedi 10 juin 1944, j’ai reçu la visite de mon gendre, Jean Roumy*. Son fils Albert* s’était rendu directement avec un camarade à leur propriété de Rouffignac pour y chercher la moitié d’un cochon que son colon venait de tuer... Une heure après, tous trois sont arrivés chez moi. Mon gendre était à bicyclette, son fils et le camarade de ce dernier étaient en tandem avec une petite remorque qui contenait la part du cochon … Vers 10h30, ils sont repartis vers Oradour. Mon gendre devait avoir un pressentiment, car à un moment donné, il a dit : ’’Eh bien, mes enfants, il faut nous en aller, car on ne sait pas ce qui peut arriver, j’ai peur pour les petits, si quelqu’un venait, qu’ils soient pris pour partir en Allemagne.’’ Je sais que des bruits ont couru désignant mon petit-fils, Albert*, comme milicien. Je n’ai jamais su qu’il faisait partie de cette formation et je ne puis le croire. La vérité est que pour se soustraire au STO, il s’était fait enrôler dans la formation Todt où il travaillait comme adjoint au ’’SET à Bordeaux’’. »
« (…) Le fils Albert* n’était pas milicien. Si c’est sa tenue qui a laissé supposer le contraire, c’était sa tenue du ’’service encadré du travail’’. Il était en résidence à Bordeaux depuis le 15 juin 1943, date à laquelle il aurait dû partir en Allemagne. Albert Roumy*, fiancé à ma fille*, était en permission de quinze jours qui devait prendre fin le 11 juin. Mais sur mes conseils, je lui avais dit d’aller avec son ami à Villonteix pour se cacher, de façon à ne pas être pris par les Allemands. Ma fille* devait rentrer seule, le mardi matin, par le tramway. (...) »
Il fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich, mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Son père fut mitraillé puis brûlé dans la grange Desourteaux dans laquelle des hommes furent massacrés, son corps fut identifié. Sa fiancée, sa mère et sa grand-mère furent brûlées dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Albert Roumy obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Jean-Jacques Fouché, Oradour, éditions Liona Levi, piccolo histoire (p120). — Michel Baury avec Marie-Noëlle et René Borie, Oradour-sur-Glane, Le récit d’un survivant, témoignage de Marie Blanchon née Clavaud et de Léonard Couturier (décembre 1944), éditions Privat (p138-139).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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