THIEFFINNE Jeanne, Marie [épouse LEROY]

Jeanne Marie Thieffinne était la fille de Louis Laurent (né le 14 septembre 1844, à Saales, Bas-Rhin), chef de gare, et de son épouse Louise Eugénie née Daupley (née le 20 juin 1848, à Le Merlerault, Orne), couturière. Ses parents s’étaient mariés le 18 juillet 1871 à Le Merlerault (Orne).
Elle était la deuxième d’une fratrie de trois enfants, Jeanne Marie (née le 1er mai 1879, à Courville-sur-Eure, Eure-et-Loir), Blanche Laurence Madeleine Louise (née le 22 juillet 1894, à Saint-Brice-en-Coglès, Ille-et-Vilaine).
Le 6 février 1904 à Ernée (Mayenne), elle épousa Joseph Jean-Baptiste Hourrière (né le 24 août 1868, à Montenay, Mayenne), directeur de fabrique. De cette union naquirent trois enfants, Solange Louise Marie (née le 11 décembre 1904) épouse de Jean Ferdinand Metairie, Denise Laurence (née le 25 février 1908) épouse d’Émile Ernest Eugène Hippolyte Pichard, Joseph Charles Jean (né le 1er novembre 1917) époux d’Andrée Marie Reche-Rigon, nés à Ernée (Mayenne).
Devenue veuve, elle épousa en secondes noces Monsieur Leroy.
Elle était domiciliée à La Chatière, commune de Hédé (Ille-et-Vilaine).
En 1944, veuve pour la seconde fois, elle se réfugia à Oradour-sur-Glane sur les conseils d’amis. Elle était pensionnaire à l’hôtel Avril à Oradour-sur-Glane, depuis deux mois.
« (…) elle possédait une fabrique de chaussures à Saint-Malo avec son second mari M. Leroy. Des amis parisiens lui avaient conseillé de d’installer à Oradour. Et comme les Allemands avaient réquisitionné son appartement à Saint-Malo, elle opta pour Oradour et résidait à l’hôtel Avril. Elle avait trois enfants, dont Denise, qui habitait Rennes, avait pour voisin un dentiste d’origine israélite, le Dr Lévy, lequel avait décidé de fuir vers limoges. Denise le pria de passer voir sa mère à Oradour. Le hasard voulu qu’il arrivât au village le 10 juin. Il s’attabla avec Jeanne chez Avril. M. Lévy sentait des tensions, des dangers. Il lui en fit certainement part. Le Dr Lévy ne s’était pas trompé. Avant même qu’il eût fini sa conversation avec Jeanne, des Allemands entraient dans le village, en uniforme et armés. Il l’incita aussitôt à fuir avec lui. Mais Jeanne, 62 ans, bourgeoise aisée, peu disposée à courir l’aventure, lui répondit que, non juive, elle ne risquait rien : ses papiers étaient en règle. Lorsqu’on appela au rassemblement sur le champ de foire pour ’’contrôle des papiers’’, elle s’y rendit sans guère d’appréhension. Lévy, lui, certain d’être envoyé en déportation s’il est capturé, décampa. Allongé entre des espaliers dans un champ de petits pois, le Dr Lévy verra de loin le village mourir, et brûler. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane.
Jeanne Thieffinne obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Sa fille Solange Louise Marie décède le 27 janvier 1992 à Ernée (Mayenne), sa fille Denise Laurence décède le 16 juin 1984 à Rennes (Ille-et-Vilaine), et son fils Joseph Charles Jean décède le 9 août 2000 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
Voir Oradour-sur-Glane