Née le 12 juin 1937 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; victime civile.

Michèle Vauchamp
Michèle Vauchamp
crédit : MémorialGenWeb
plaque Michèle Vauchamp, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque Michèle Vauchamp, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
plaque Michèle Vauchamp, cimetière Oradour-sur-Glane
plaque Michèle Vauchamp, cimetière Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Michèle Vauchamp était la fille de Pierre (né le 19 janvier 1899, à Oradour-sur-Glane), maître d’hôtel, et de son épouse Georgette Eugénie née Rangheard (née le 23 avril 1901 à Nandy, Seine-et-Marne), gantière. Ses parents s’étaient mariés le 16 octobre 1923 à Neuilly-sur-Seine (Seine, Hauts-de-Seine).
Ils avaient eu un premier enfant prénommé Pierre Georges (né le 27 janvier 1924, à Nancy et décédé le 26 avril 1925, à Oradour-sur-Glane).
Après avoir été domiciliée successivement dans cette commune puis à Paris au 50, avenue de la Motte-Picquet où Pierre Vauchamp exerçait la profession de maître d’hôtel, la famille vint s’installer à d’Oradour-sur-Glane au village des Bordes en avril 1935 où, Pierre Vauchamp, malade, était sans emploi au recensement de 1936.
Ses parents échappèrent au massacre habitant Les Bordes à Oradour-sur-Glane, hameau non raflé le 10 juin 1944.
Elle était la petite nièce de Jeanne Sathouny* veuve de Léonard Joyeux, parents d’Antonin Joyeux* époux de Marie Louise née Giroux*, parents d’Henri Jean* et Roger Antonin*, frère de sa grand-mère Marie Joyeux épouse Jean Vauchamp.
« Aux Bordes, Pierre et Georgette Vauchamp ont une petite fille, ’’Micheline’’*. Elle aura sept ans lundi, le surlendemain. Elle est leur seul enfant. Ils avaient un petit garçon, hélas décédé en bas âge, il a longtemps. Ils ont reporté toute leur affection sur la petite fille, et elle est sans doute un peu gâtée. Ce matin, elle ne veut pas aller à l’école. Les parents ne cèdent pas ; on ne peut pas passer à un enfant tous ces caprices, et l’école, c’est important. ’’Regarde, tes petits camarades sont prêts à partir. Arrête de pleurer et va les rejoindre, dit le père. C’est demain dimanche, on fêtera ton anniversaire, et les grandes vacances arrivent. Allez, à ce soir, ma chérie. ’’ Tourmenté par les remords d’avoir fâché sa petite fille, Pierre se rend, un peu avant midi, à Oradour. Il achète un gâteau à la pâtisserie et le porte à l’école à sa petite fille. Il l’embrasse et fait demi-tour. ’’A ce soir’’. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa tante, ses cousins et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Son cousin Antonin Joyeux fut mitraillé puis brûlé dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés, son corps fut identifié.
Michèle Vaucahmp obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Ses parents seront des habitants du village provisoire.
Son père décède le 26 décembre 1983 à Limoges, sa mère le 25 novembre 1991 à Bellac, inhumés à Oradour-sur-Glane.
« Georgette Vauchamp s’est éteinte à la maison de retraite de Bellac. Elle s’en est allée de la vie discrètement, comme lorsqu’elle se rendait au cimetière, un petit bouquet de fleurs à la main. Elle a longtemps fait des ménages à Oradour. Elle habitait toujours Les Bordes et se rendait à son travail à pied, refaisant ainsi le parcours que sa petite fille avait accompli à regret le samedi tragique. Elle ne manquait pas de faire une halte au cimetière, qui est sur le trajet. »
Voir Oradour-sur-Glane
Sources

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — MémorialGenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, Paris, Seine-et-Marne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. — Albert Valade, Oradour, 10 juin 1944, la page de catéchisme, éditions de la Veytizou sarl (p43-44 et p138).

Dominique Tantin, Isabel Val Viga

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