Né le 1er avril 1913 à Auboué (Meurthe-et-Moselle), mort au combat le 10 juin 1944 à Marsoulas (Haute-Garonne) ; militaire (armée d’armistice) ; déserteur ; combattant du maquis (FTPF) de Betchat (Ariège).

Camille Weinberg était un militaire qui appartenait, après 1942, au 1er régiment de France dont il déserta . Il intégra le maquis (FTPF) de Betchat (Ariège) ou 3401e compagnie des FTPF de la Haute-Garonne : Voir Betchat, Fabas, Mercenac (Ariège), victimes de la division SS Das Reich en Couserans, 10 juin 1944. Son nom est transcrit localement (Marsoulas) : « Weimberg ». Cette graphie a été reprise par Guy Penaud dans son livre (op. cit.). Il a été aussi considéré comme Mosellan. Guy Penaud indique, de façon erronée qu’il naquit à Metz.
Le 10 juin 1944, la 11e compagnie du 3e bataillon du 3e régiment de grenadiers de la 2e division blindée SS Das Reich faisait partie de la colonne dépêchée sur les contreforts des premiers massifs pré-pyrénéens — ici, en l’occurrence les Petites Pyrénées, extrémité occidentale de la chaîne du Plantaurel — afin de détruire, si possible les maquis qui s’y trouvaient et de terroriser les populations civiles locales qui leur apportaient un soutien actif. Elle pénétra ainsi dans le petit village de Marsoulas, distant de quelques centaines de mètres de celui de Betchat, siège d’un maquis des FTPF. Deux maquisards étaient ce matin-là à Marsoulas. Il s’y étaient rendus de bon matin sur ordre du chef du maquis, Jean Blasco alias "Max". Ils avaient pour consigne d’"attaquer l’ennemi où qu’il se trouve" pour protéger les combattants du maquis et d’avertir la population de Betchat de l’imminence de l’attaque. Afin de guetter l’arrivée annoncée des Allemands, ils s’étaient juchés sur le toit et dans le clocher de l’église. Le premier, Camille Weinberg, âgé de 31 ans tira sur le premier camion allemand, pensant que c’était le seul véhicule. Le second, un jeune de seize ans originaire de la Haute-Garonne, Jean-Marie Manens alias « Espérance » jeta une grenade et selon ses dires de 1994 tira avec sa mitraillette Sten.
Mais les autres camions apparurent bientôt et leurs occupants tirèrent. Leur feu nourri tua Weinberg dont le corps fut retrouvé le lendemain sur le toit de l’église. Manens a écrit, en 1994, que Weinberg était "myope" et manquait de sens tactique confondant l’avant-garde de la colonne ennemie avec le gros de son effectif qui lui faisait suite. Manens put se déplacer dans le cimetière, protégé par les caveaux puis se réfugier dans l’église où il réussit à se cacher. Camille Weinberg, mort au combat fut la vingt-huitième victime des SS à Marsoulas, les vingt-sept autres étant des civils de tous âges et sexes, villageois sauvagement massacrés.
Les combattants du maquis de Betchat ont considéré que les tirs qu’il dirigea, avec Jean-Marie Manens, contre la colonne de la 11e compagnie, contribua à préserver le maquis dont les combattants purent se disperser à l’exception de Pierre Sirgant affecté à la garde de prisonniers allemands faits deux jours plus tôt à Laffite-Toupière (Voir Artigue Paul). Les habitants de Marsoulas le tinrent pour responsable, tout comme Manens, de la sauvage réaction des Allemands. Aussi son nom fut-il soigneusement « omis » sur le monument érigé à la mémoire de la tuerie du 10 juin 1944 à Marsoulas. Il ne figure pas, non plus, sur celui d’Auboué (Meurthe-et-Moselle).
Homologué combattant des FFI, Camille Weinberg reçut la mention « mort pour la France ».
Voir Marsoulas (Haute-Garonne), 10 juin 1944
Sources

SOURCES : — Arch. dép. Ariège,64 J 206, fonds Claude Depla, maquis de Betchat et Cazavet, texte de Jean-Marie Manens sur le massacre de Marsoulas, Narbonne, 22 août 1994. — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’oiseau, 2019, 514 p. [p. 66]. — Michel Goubet, « La répression allemande et milicienne dans la vallée du Salat et aux alentours. 10 et 11 juin 1944 » et « Le massacre de Marsoulas » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 378-383, pp. 520-521. — Henri Soum, La mort en vert-de-gris. Le maquis de Cazères, Toulouse, Signes du monde, 1994, 280 p. [p. 210-218]. — Mémorial Verdier Forain, (Toulouse) en ligne, consulté le 31 juillet 2019. — Musée de la Résistance en ligne, consulté le 1er août 2019. — MemorialGenWeb consulté le 1er août 2019 (Marsoulas) et aussi, en vain, le 17 août pour la Meurthe-et-Moselle. — Site Mémoire des Hommes consulté le 17 août 2019.

André Balent

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