Né le 12 septembre 1921 à Montagnac (Hérault), mort en action le 3 juillet 1944 à Portet (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) ; militaire de carrière ; résistant du Corps Franc Pommiès (CFP), Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Pierre Azema
Pierre Azema
Crédit : Audrey Galicy
Pierre Azéma en tenue de Saint-Cyrien
Pierre Azéma en tenue de Saint-Cyrien
Crédit : Audrey Galicy
Fils de Germain, Louis Azema, instituteur et de Rosalie Pagès, Pierre Azema entra, en 1941, à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, alors repliée à Aix-en-Provence. En 1943, il fut convoqué pour les Chantiers de jeunesse. Ceux-ci remplaçaient le service militaire supprimé depuis la défaite.
Ainsi, il se retrouva à Villeneuve du Paréage (Ariège) lors de l’ouverture d’un chantier. Il était à la tête d’un groupe d’une centaine de jeunes hommes dont les missions était de démonter la voie ferrée Montaut-Pamiers et d’entretenir le cantonnement. Durant cette période, il entra en contact avec le Corps Franc Pommiès. En avril 1944, menacé d’arrestation, il rejoignit la Brigade « Carnot » dont le commandant Jean de Milleret fut de 1941 à 1943, à la tête du chantier de jeunesse n°27 en Ariège.
Adjoint du commandant du P.C de la brigade, il se trouvait à Portet (Basses-Pyrénées) dès juin 1944, en compagnie de 180 camarades, anciens militaires ou hommes recrutés dans le secteur. Le chef du détachement, Jean Milleret (« Carnot »), chef FFI des Landes, s’était installé dans la région avec son état major, la section de commandement, la section destructions de Robert Vaxelaire, la section d’Emile Dupuy, la compagnie Malvaux et la section auto. Les 1er et 2 juillet, De Milleret fut informé d’une attaque possible des troupes allemandes. Il lui fut alors fortement conseillé de changer de cantonnement et de répartir ses hommes, trop nombreux à Portet. La décision de quitter le cantonnement fut prise le 2 juillet au soir.
Le lundi 3 juillet 1944, à 4h00 du matin, un important détachement allemand lourdement armé et parfaitement renseigné, encercla et isola le village. Vers 6h00, les allemands lancèrent l’attaque. Pour les maquisards, aucune solution de repli n’était possible. Certains s’enfuirent ou se cachèrent dans les bois, les granges, d’autres ripostèrent. L’attaque fut violente et le bilan matériel et humain particulièrement lourd. Neuf maisons furent incendiées, 5 habitants du village furent abattus. 14 résistants furent tués au cours du combat.
Pierre Azéma, 22 ans, fit preuve d’un courage tout à fait exceptionnel. Il fit face à l’ennemi avec son fusil mitrailleur. Blessé, il continua à se battre jusqu’à ce qu’il meure. Il fut inhumé le 18 octobre 1944, à Montagnac (Hérault), son village d’origine.
Il fut cité à l’ordre d’armée : « Jeune Officier d’exceptionnelle valeur, joignant à un imperturbable sang froid le plus parfait mépris du danger. Au combat de Portet (64) a donné le plus bel exemple de bravoure. Avec sa section à peu près uniquement armée de mitraillettes mais galvanisée par son exemple, a tenu en échec pendant plus de trois heures, un ennemi très supérieur en nombre et en armement. A abattu personnellement à la mitraillette, à très courte distance, dix allemands bien comptés. Avec un de ses chasseurs, après avoir abattu les servants d’une mitraillette ennemie, s’est élancé pour s’emparer de l’arme. A été tué d’une rafale en plein cœur. Le lieutenant Azéma a fait l’admiration de tous les chefs et chasseurs qui l’entouraient. Il restera un magnifique exemple de courage calme, de volonté ardente, d’intelligente ténacité et du plus bel exemple de sacrifice ».
Homologué capitaine, il fut nommé chevalier de la légion d’honneur et reçut la mention « Mort pour la France » le 21 mars 1946. Il a été homologué FFI. Son nom est inscrit sur le mémorial du CFP à Castelnau-Magnoac, le Monument commémoratif de Portet qui compte 62 victimes et sur le monument aux morts de Montagnac (Hérault).
Portet (Basses-Pyrénées, Pyrénées-Atlantiques) 3 juillet 1944
Sources

SOURCES : DAVCC Caen 21 P11205 Pierre Germain Azema (nc). — SHD Vincennes GR 16 P 25168 Pierre Azema (nc). —Archives de l’Hérault. — MémorialGenWeb. —Mémoire des Hommes. — CERONI, Marcel. Corps Franc Pommies. Tome 1-2 ; La lutte ouverte. Amicale du Franc Pommiès, 2007. — Archives de l’Association « Les Basses Pyrénées dans la Seconde Guerre Mondiale ».

Audrey Galicy

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