Né le 19 août 1915 à Kernével (Rosporden-Kernével, Finistère), fusillé après condamnation à mort le 30 juin 1944 à Quimperlé (Finistère) ; manœuvre ; FTPF-FFI.

Anatole Kerhervé était le fils de René Christophe Kerhervé, cultivateur, et de Marguerite Le Gall, ménagère. Il avait épousé Joséphine Jeanne Marie Sinquin le 16 décembre 1939 à Bannalec (Finistère). Le couple, qui avait un enfant, était domicilié au Poteau-Vert en Melgven (Finistère), où Anatole Kerhervé exerçait la profession de manœuvre.

Il faisait partie du groupe de résistants constitué à Scaër (Finistère) au printemps 1943, groupe isolé qui rallia ensuite les Francs-tireurs et partisans français (FTPF). Il fut arrêté le 10 juin 1944 au cours d’une mission à Coat-Canton en Melgven. Il a été incarcéré à Quimperlé (Finistère) dans la prison dite du Bel Air installée dans l’ancien couvent des Ursulines devenu aujourd’hui le collège Jules Ferry.

Selon les archives allemandes déposées à Arolsen en 1971, il a été condamné à mort le 28 juin 1944 à Quimperlé pour activité de franc-tireur par le tribunal militaire allemand de la 265e Division d’infanterie, en même temps que Pierre Le Fort et Joseph Quéret et a été fusillé le 30 juin 1944.
Entendu par la Police judiciaire de Rennes le 26 janvier 1949, Pierre Guillou qui faisait partie des FTPF du groupe de Scaër arrêtés le 11 juin 1944, et qui avait réussi à prendre la fuite déclara que François Le Daëron, Anatole Kerhervé et Pierre Le Fort ont été conduits après leur arrestation à Bannalec, puis à la prison de Bel-Air à Quimperlé, et qu’ils ont été fusillés vers le 14 juin 1944 au Bois du Duc en Quimperlé.
Christophe Le Moal et Émile Guéguen, qui faisaient également partie du groupe de Scaër, ont déclaré en octobre et novembre 1944 que « pris par les Allemands au cours d’une mission [il] a été fusillé par la suite et trouvé dans une fosse au Bois du Duc à Quimperlé le 30 juin ».
Eugène Schneider, prisonnier de guerre allemand interrogé le 28 janvier 1949 par la Police judiciaire de Rennes au sujet de la découverte le 30 juin 1944 dans une fosse au Bois-le-Duc en Quimperlé (Finistère) des corps de François Le Daëron, Anatole Kerhervé et Pierre Le Fort, a déclaré qu’ils avaient été fusillés en ce lieu après avoir été condamnés à mort par le tribunal de la 265e Division d’infanterie pour « port d’arme, activité de franc-tireur et attaque de ferme ».
Un jugement déclaratif de décès rendu le 16 novembre 1944 par le tribunal civil de Quimperlé, transcrit en mairie de Quimperlé le 16 décembre 1944 et en mairie de Melgven le 23 août 1945, déclare Anatole Kerhervé décédé le 30 juin à Quimperlé, date de la découverte de la fosse du Bois du duc en Quimperlé..

Après la disparition de François Le Daëron, [pseudonyme dans la Résistance : Louis d’Or], condamné à mort (par le tribunal militaire de la 265e Division d’Infanterie de Quimperlé et fusillé le 15 juin 1944 à Quimperlé, le groupe FTPF de Scaër commandé par le sous-lieutenant Jean Le Guiff a pris le nom de Bataillon Louis d’Or et a été intégré aux Bataillons de Quimper.
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Anatole Kerhervé a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

Son nom est inscrit sur le monument commémoratif 1939-1945 de Rosporden-Kernével et sur le monument aux morts de Melgven.
Sources

SOURCES : Arolsen-International Center on Nazi Persecution, archives allemandes versées le 14 juillet 1971 : liste des personnes arrêtées, jugées et condamnées en mai et juin 1944. — Arch. Dép., Ille-et-Vilaine, 1045 W 26, Service de recherche des criminels de guerre ennemis, dossier 407. — SHD, Vincennes, GR 16 P 318449. — AVCC, Caen, 21 P 260032 (dossier de décès). — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan — Mémorial GenWeb — État civil, Rosporden-Kervénel (acte de naissance, sans mention du décès) ; Quimperlé (jugement déclaratif de décès). — Melgven (transcription du jugement déclaratif de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

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