Né le 15 septembre 1924 à His (Haute-Garonne), mort le 10 juin 1944 à Mazères [Mazères-sur-Salat en 1958] (Haute-Garonne), exécuté sommairement ; résidait à His ; résistant (FTPF)

Jean Rives habitait His, sa commune natale, un village du Comminges (au sud-ouest de la Haute-Garonne). Il était le fils d’Alexandre, Albert Rives, cultivateur né le 23 janvier 1888 et de Marie-Louise Masquère née le 9 novembre 1890. En 1944, Albert Rives était maire d’His.
Avec deux autres jeunes résidant dans cette commune, Robert Malbrel et Lucien Trubert, il s’était rendu à Salies-du-Salat (Haute-Garonne) afin d’intégrer le maquis (FTPF) de Betchat (Ariège).
Mais le 10 juin 1944, plusieurs compagnies du 3e bataillon du régiment de grenadiers blindés Deutschland de la 2 SS Panzerdivision Das Reich dont plusieurs compagnies étaient cantonnées au sud de Toulouse, commença une opération de « nettoyage » des maquis du piémont pyrénéen du Couserans (Ariège), du Comminges (Haute-Garonne) et de la Bigorre (Hautes-Pyrénées)
La 10e compagnie alla d’abord à Salies-du-Salat. Elle découvrit trois jeunes prêts à partir vers le maquis chez le maire de la commune révoqué par Vichy, Ferdinand Nougué. Ce dernier fut arrêté ainsi que l’ancien combattant russe W. Brussilowski. Tous deux furent hissés dans un véhicule ainsi, bien sûr, que les trois jeunes postulants maquisards nés et/ou domiciliés à His (Haute-Garonne), village proche de Salies et de Betchat (Ariège) : Robert Malbrel, dix-huit ans ; Jean Rives, dix-neuf ans ; Lucien Trubert, vingt-et-un ans. Le rapport allemand (journal de marche) précisait à leur propos : « À Salies-du-Salat, quelques jeunes ont été arrêtés. Ils portaient sur eux de grosses provisions de ravitaillement ». Les trois jeunes capturés à Salies chez Nougué furent amenés dans l’après-midi à Saint-Martory (Haute-Garonne) à quelques kilomètres de Mazères, sur les rives de la Garonne. Ils passèrent de longues heures près du pont à proximité du château d’un milicien notoire, Frossard. Ils furent ensuite ramenés à Mazères où les SS organisèrent une mascarade. Faisant mine de les libérer, ils les abattirent d’une rafale de mitrailleuse dans le dos (Goubert, op. cit.). Cet assassinat eut lieu au plateau du Couston où fut érigée une stèle qui rappelle leur mort tragique.
À noter qu’à Saint-Martory, les Allemands pensaient que la population, police comprise, était presque entièrement favorable aux « terroristes », ceux du maquis de Betchat, plus particulièrement.
Le corps de Jean Rives fut ramené à His à sa famille par M. Dedieu qui le transporta sur la plateforme de sa camionnette. D’après Pierre Abejean (né en 1938 et lointain parent de Jean Rives) qui assista à cette arrivée, la population de His fut choquée par ce décès et en éprouva beaucoup de douleur.
Le nom de Jean Rives est gravé sur le monument aux morts d’His et sur la stèle du plateau du Couston (Mazères) où ils furent abattus.
Voir Mazères (Haute-Garonne), Mazères-sur-Salat en 1958, 10 juin 1944
Sources

SOURCES : Arch. com. His, registres de l’état civil, acte de naissance de Jean Rives. — Michel Goubet, « La répression allemande et milicienne dans la vallée du Salat et aux alentours. 10 et 11 juin 1944 » et « Le massacre de Marsoulas » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [p. 378, p. 384, pp. 520-521. — La Dépêche, 18 juin 2009. — Bien vivre à Mazères-sur-Salat, bulletin municipal, juillet 2015 , p 5 ; juillet 2019, p. 5. — Site MemorialGenWeb consulté le 12 août et le 2 septembre 2019. — Site Mémoire des Hommes consulté le 2 septembre 2019. — Information communiquée par Chantal Ruiz, secrétaire de mairie à His, courriel du 5 mars 2021. — Témoignage de Pierre Abejean, natif de His, courriel du 23 novembre 2021.

André Balent

Version imprimable