Né en 1923 ( ?), mort le 10 juin 1944 à Mazères (Haute-Garonne) exécuté sommaire par des SS de la division Das Reich ; résistant (FTPF)

Lucien Trubert est dans doute originaire de Lamasquère (Haute-Garonne), près de Muret et pas très éloigné de la périphérie sud du grand Toulouse. Il vivait à Toulouse qu’il avait quitté pour habiter à His, un petit village du Comminges situé dans la basse vallée du Salat, près de la station thermale de Salies-du-Salat (Haute-Garonne). Il y était employé comme ouvrier agricole.
Avec deux autres jeunes résidant dans cette commune, Robert Malbrel et Jean Rives, il s’était rendu à Salies-du-Salt (Haute-Garonne) afin d’intégrer un maquis. Sur les sites Internet qui mentionnent Lucien Trubert, il n’est pas fait mention de l’affiliation de ce maquis. Mais il s’agit du maquis FTPF) de Betchat (Ariège) puisque nous savons que Jean Rives en faisait partie et que le 10 juin 1944 il se trouvaient ensemble cher Ferdinand Nougué.
Mais le 10 juin 1944, plusieurs compagnies du 3e bataillon du régiment de grenadiers blindés Deutschland de la 2 SS Panzerdivision Das Reich dont plusieurs compagnies étaient cantonnées au sud de Toulouse, commença une opération de « nettoyage » des maquis du piémont pyrénéen du Couserans (Ariège), du Comminges (Haute-Garonne) et de la Bigorre (Hautes-Pyrénées)
La 10e compagnie alla d’abord à Salies-du-Salat. Elle découvrit trois jeunes prêts à partir vers le maquis chez le maire de la commune révoqué par Vichy, Ferdinand Nougué. Ce dernier fut arrêté ainsi que l’ancien combattant russe W. Brussilowski. Tous deux furent hissés dans un véhicule ainsi, bien sûr, que les trois jeunes postulants maquisards nés et/ou domiciliés à His (Haute-Garonne), village proche de Salies et de Betchat (Ariège) : Robert Malbrel, dix-huit ans ; Jean Rives,dix-neuf ans ; Lucien Trubert, vingt-et-un ans. Le rapport allemand (journal de marche) précisait à leur propos : « À Salies-du-Salat, quelques jeunes ont été arrêtés. Ils portaient sur eux de grosses provisions de ravitaillement ». Les trois jeunes capturés à Salies chez Nougué furent amenés dans l’après-midi à Saint-Martory (Haute-Garonne) à quelques kilomètres de Mazères, sur les rives de la Garonne.. Ils passèrent de longues heures près du pont à proximité du château d’un milicien notoire, Frossard. Ils furent ensuite ramenés à Mazères où les SS organisèrent une mascarade. Faisant mine de les libérer, ils les abattirent d’une rafale de mitrailleuse dans le dos (Goubert, op. cit.). Cet assassinat eut lieu au plateau du Couston où dut érigée une stèle qui rappelle leur mort tragique.
À noter qu’à Saint-Martory, les Allemands pensaient que la population, police comprise, était presque entièrement favorable aux « terroristes », ceux du maquis de Betchat, plus particulièrement.
Lucien Trubert fut inhumé à Lamasquère. La phrase suivante dut gravée sur sa tombe : « Mort pour la France en 1944 à Mazères ». Son nom est gravé sur le monument aux morts de Lamasquère. Il n’y a pas de dossier au nom de Lucien Trubert à l’AVCC du SHD.Il ne figure pas sur le site Mémoire des hommes.
Voir Mazères (Haute-Garonne), Mazères-sur-Salat en 1958, 10 juin 1944
Sources

SOURCES : Michel Goubet, « La répression allemande et milicienne dans la vallée du Salat et aux alentours. 10 et 11 juin 1944 » et « Le massacre de Marsoulas » in La résistance en Haute-Garonne,CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [p. 378, p. 384, pp. 520-521. — La Dépêche, 18 juin 2009. — Bien vivre à Mazères-sur-Salat, bulletin municipal, juillet 2015 , p 5 ; juillet 2019, p. 5. — Site MemorialGenWeb consulté le 12 août et le 2 septembre 2019.

André Balent

Version imprimable