Né le 20 février 1925 à Martres-Tolosane (Haute-Garonne), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Mazères (Haute-Garonne) par des SS de la division blindée Das Reich ; victime civile

Benjamin Négroni était l’aîné d’une fratrie de trois garçons. C’était le fils d’agriculteurs demeurant à la périphérie sud-ouest de la commune de Martres-Tolosane au lieu-dit Pentens.
Le 10 juin 1944, un détachement de la division Das Reich comprenant plusieurs compagnies du 3e bataillon du régiment de grenadiers Deutschland commençait une opération contre les maquis du piémont pyrénéen de l’Ariège et de la Haute-Garonne destinée aussi à réprimer le cas échéant des populations civiles que les Allemands savaient favorables, dans leur majorité, à la Résistance.
La 10e compagnie alla d’abord à Salies-du-Salat. Elle découvrit trois jeunes près à partir vers le maquis chez le maire de la commune révoqué par Vichy, Ferdinand Nougué. Ce dernier fut arrêté ainsi que l’ancien combattant russe W. Brussilowski. Tous deux furent hissés dans un véhicule ainsi, bien sûr, que les trois jeunes postulants maquisards nés et/ou domiciliés à His (Haute-Garonne).
Les trois frères Albert, Benjamin et Pascal Négroni furent arrêtés vers 7 heures à Pentens, commune de Martres-Tolosane, sous les yeux de leurs parents. Le plus jeune, Pascal, fut relâché et les deux autres demeurèrent sur le véhicule avec Stanislas Dudkowski, arrêté lui aussi à Pentens. À Roquefort-sur-Garonne, près de Boussens, ils interceptèrent et arrêtèrent deux autres hommes .
Après avoir abattu deux résistants à Mazères, ils arrêtèrent Paul Flourat engagé au 1er régiment de France et revêtu de son uniforme qui fut embarqué dans le véhicule où se trouvaient déjà Benjamin et Albert Négroni. Les trois jeunes arrêtés à Salies, Flourat et les deux frères Négroni, Albert et Benjamin furent exécutés à Mazères en deux lieux différents de la commune. Les autres le furent plus tard dans la soirée à Martres-Tolosane.
Les frères Négroni et Paul Flourat furent aussitôt transportés hors du village sur le CD 13, en direction de Salies-du-Salat. Le véhicule s’arrêta au lieu-dit Piques. Les trois hommes furent exécutés dans un pré entre le remblai de la voie ferrée Boussens - Saint-Girons et le bois de Maridou. Ils durent traverser le chemin de fer à pied pour accéder au lieu où ils furent fusillés. Leurs corps furent retrouvés plusieurs jours plus tard. Un noyer a poussé sur l’emplacement où ils furent exécutés. Une stèle qui perpétue leur mémoire y fut érigée.
Son nom, ainsi que celui de son frère ne figure pas sur les monument aux morts de Martres-Tolosane et Mazères-sur-Salat.
Voir : Mazères (Haute-Garonne), Mazères-sur-Salat en 1958, 10 juin 1944
Sources

SOURCES : Michel Goubet, « La répression allemande et milicienne dans la vallée du Salat et aux alentours. 10 et 11 juin 1944 » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009.— Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [p. 384, p. 521.] — La Dépêche, 18 juin 2009 . — Bien vivre à Mazères-sur-Salat, bulletin municipal, juillet 2015, p. 5 ; juillet 2019, p. 5. [en ligne]. — Recherche infructueuse sur le site MemorialGenWeb, 1er septembre 2019.

André Balent

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