Né le 27 septembre 1927 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), massacré le 28 août 1944 à Civray (Vienne) ; ouvrier menuisier ; victime civile.

Emile Welter
Emile Welter
Émile Welter était le fils aîné d’Alfred Welter, paveur et de Mathilde, Eugénie Hahn, ouvrière en confection. Son père Alfred Welter, né le 9 avril 1894 à Metz, alors en territoire allemand, s’engagea le 14 octobre 1914 dans la Légion Étrangère en tant que combattant volontaire lorrain, avant de passer fin 1915 dans des régiments de zouaves dans lesquels il combattit jusqu’à la fin de la guerre. Démobilisé le 17 janvier 1920, il vint s’installer à Nancy où il épousa le 15 mars 1921, Mathilde, Eugénie Hahn (née à Nancy le 21 mars 1897). A la naissance de leur fils aîné Émile, la famille résidait 13 bis, rue Molitor à Nancy. En octobre 1939, Alfred Welter, sa femme et son fils quittèrent Nancy et vinrent se réfugier à Périssac (Gironde). Après la défaite de juin 40, le département de la Gironde fut occupé par l’armée allemande, mais la famille Welter ne rentra pas en Lorraine à l’automne 1940 comme beaucoup de réfugiés. Pour avoir servi dans l’armée française au cours de la guerre 14-18 alors qu’il était né en Lorraine allemande, Alfred Welter fut, le 2 décembre 1940, expulsé du département de la Gironde. Sur ordre de l’autorité allemande, il fut assigné à résidence à Civray (Vienne), domicilié 2, rue du Grand Pont. Les parents d’Émile trouvèrent malgré tout un emploi auprès des troupes d’occupation comme interprète à la Kreiskommandantur et femme de ménage. Leur refus de regagner Nancy entraîna la suppression en 1941 de leur allocation aux réfugiés et Émile Welter dut alors commencer à travailler et entreprit un apprentissage de menuisier.
Le 9 juin 1944, Alfred Welter s’engagea dans la résistance rejoignant un maquis de l’Armée Secrète (AS) installé dans le secteur de Civray (Vienne). Ce maquis, le maquis « Bayard » ou D2, appartenait au secteur D, Sud Vienne sous les ordres du colonel Blondel, et s’était formé le 9 juin 1944 dans les bois des Maisonnettes à Lizant. A la fin du mois d’août 1944, il participa au harcèlement des troupes allemandes de la colonne Elster en retraite à travers le seuil du Poitou. Les 26 et 28 août 1944, les maquis tentèrent d’intercepter les unités allemandes dont les trains avaient été bloqués en gare de Saint-Saviol (Vienne) suite au sabotage de la ligne de chemin de fer et qui tentaient de remonter par la route vers Poitiers. Le 28 août 1944, un convoi allemand de plus de 600 hommes en provenance de Ruffec se dirigea vers Civray et fut attaqué par plusieurs maquis locaux, en particulier par les maquis D2-Bayard et Jalladeau au carrefour de Comboseize sur la commune de Saint-Pierre-d’Exideuil (Vienne). Débordés par la puissance de feu allemande, les maquisards durent se replier. La colonne allemande pénétra alors dans Civray y perpétrant des exactions contre les civils. Émile Welter, alors manœuvre dans un atelier de menuiserie, fut abattu en pleine rue, à 17 heures, boulevard Carnot, d’une balle explosive, tirée par une mitrailleuse allemande.
Ses parents rentrèrent à Nancy en 1947 et firent rapatrier le corps de leur fils où il repose depuis lors au cimetière du Sud.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux morts de Civray ainsi que sur la stèle commémorative des morts du 28 août 1944 de Civray.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Moselle (registre matricule) — Arch. Dép. Vienne 22 W 207 et 105 W 15 (dossiers dépouillés par Loïc Richard) — Notes Loïc Richard VRID — Site internet VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation), articles de Jacques Rigaud et Christian Richard — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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