Né le 20 janvier 1899 à Flixecourt (Somme), exécuté sommairement le 31 août 1944 à Abbeville (Somme) ; secrétaire de mairie ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Fils de Sévère, contremaître d’usine et d’Angeline née Dupuis, Louis Philippe s’engagea volontairement pour quatre ans le 21 décembre 1917. Incorporé au dix-septième régiment d’artillerie de campagne, il combattit contre l’Allemagne. Renvoyé dans ses foyers le 21 novembre 1921, il revint chez ses parents à Berteaucourt-les-Dames (Somme) où il était employé de bureau. En 1924, il épousa Oscarine Binet. A partir de 1933, le couple et leur fils Oscar résidèrent à Saint-Ouen (Somme) où Louis Philippe exerçait la profession de secrétaire de mairie.
Dès le début de l’Occupation, Louis Philippe fit passer la ligne nord-est à des civils et à des prisonniers évadés. Sa fonction de secrétaire de mairie lui permit de procurer des cartes d’alimentation et de fausses cartes d’identité à des résistants et à des réfractaires au STO. Début 1944, il rejoignit les FTP sous le pseudonyme de « Valentin ». Il participa à des sabotages de lignes téléphoniques et électriques et il fournit des renseignements sur les rampes de lancement de V1.
Le 27 août 1944, à 5 heures, des résistants furent arrêtés alors qu’ils attaquaient un convoi allemand à Domart-en-Ponthieu (Somme). Dans la journée, la Feldgendarmerie d’Abbeville procéda à d’autres arrestations à Domart-en-Ponthieu et dans les villages proches. Louis Philippe fut arrêté à son domicile, mairie de Saint-Ouen, et emmené en camion à Ville-le-Marclet (Somme) où il fut torturé dans une salle du château. Interné vers 20 heures à la maison d’arrêt d’Abbeville, il y fut détenu jusqu’au 31 août 1944. Les Feldgendarmes vinrent le chercher à la prison et le conduisirent dans l’immeuble situé 6 place Victor Hugo où il fut tué d’une balle dans la nuque. Le 8 septembre 1944, son corps fut découvert dans une fosse creusée dans les jardins de la propriété.
Louis Philippe repose dans le cimetière de Saint-Ouen. Il reçut la mention « Mort pour la France » en mars 1945. Cité à l’ordre de la division, la croix de guerre avec étoile d’argent lui fut attribuée à titre posthume en juin 1947. Son nom figure sur la plaque commémorative apposée sur une stèle devant l’immeuble où il fut exécuté ainsi que sur le monument édifié en 1948 sur la place du Pilori à Abbeville. Une rue de Saint-Ouen porte son nom.


Abbeville, place Victor Hugo (août 1944)
Sources

SOURCES : AVCC Caen, 21P 664081, SHD Vincennes, 16P 474277. — Arch. Dép. Somme, 79W89, 1R1152. — DVD La Résistance dans la Somme, AERI 80, 2018 ; — État civil.

Daniel Pillon, Catherine Roussel

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