Né le 20 novembre 1918 à Toulouse (Haute-Garonne), mort le 10 juin 1944 à Marsoulas (Haute-Garonne) ; enfant de l’Assistance publique ; ouvrier agricole à Marsoulas ; victime civile de la division SS Das Reich

Jean Edmond est né de père et de mère inconnus. D’après Antoinette André, sage femme, la naissance eut lieu au 24 de la rue Caffarelly (sic) à Toulouse. Elle le déclara avec ces trois prénoms. Le dernier, « Edmond », est devenu son patronyme.
Il fut pris en charge par l’Assistance publique. Confié à une mère adoptive, celle-ci mourut lorsqu’il eut atteint l’âge de sept ans. Il vécut ensuite chez les Dedieu à Marsoulas de sept ans à quatorze ans. Très lié à cette famille, il venait chez eux participer aux travaux agricoles lorsqu’ils nécessitaient sa présence. C’était le cas du week-end de la Fête Dieu (dimanche 11 juin) qui donnait par ailleurs lieu à des festivités.
Le matin du samedi 10 juin 1944 Jean Edmond était encore dans la maison lorsque survint le drame dont il fut l’une des trois premières victimes. Jeanne Dedieu, la mère de famille qui avait été l’une des premières à Marsoulas à voir l’arrivée de la colonne de la division Das Reidh était venue en avertir le reste de la famille. Emmanuel Dedieu avait expliqué aux SS de la division Das Reich qu’il n’y avait pas de « terroristes » dans le village lorsque deux résistants (Jean-Marie Manens qui lança une grenade et Camille Weinberg tira à l’arme automatique) du maquis de Betchat (Ariège) postés sur le toit de l’église de Marsoulas ouvrirent le feu sur la colonne allemande qui riposta sauvagement, allant jusqu’à tuer vingt-sept villageois. Après avoir blessé les époux Dedieu — seule Jeanne survécut — les SS qui avaient pénétré dans sa maison tuèrent Jean Edmond ainsi que les filles Dedieu, Georgette et Thérèse. Lorsque les Allemands pénétrèrent dans la pièce où il se trouvait en compagnie des sœurs Dedieu, ils lancèrent un grande dont un éclat blessa grièvement Jean Edmond, il ne survécut que quelques instants à ses blessures. Roland Dorgelès (op. cit., 1945) évoqua sa mort tragique sans ; toutefois, indiquer son nom.
Voir Marsoulas (Haute-Garonne), 10 juin 1944
Sources

SOURCES : Arch. com. Toulouse, 1 E 701, état civil, registre des naissances, août-décembre 1918. — Roland Dorgelès, Carte d’identité. Récit de l’Occupation, Paris, Albin Michel, 1945, 191 p. [p. 44]. — Michel Goubet, « La répression allemande et milicienne dans la vallée du Salat et aux alentours. 10 et 11 juin 1944 » et « Le massacre de Marsoulas » in La résistance en Haute-Garonne, CDROM, Paris, AERI (Association pour des études sur la résistance intérieure), 2009. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 378-383, pp. 520-521. — Roger Prost, « En Comminges sous l’occupation. Événements après le 6 juin », Revue du Comminges, Revue d’histoire, d’archéologie, de géographie et de sciences naturelles du Comminges et des Pyrénées centrales, 109, 1994, pp. 404-443 [p. 409]. — « Le massacre d’une population innocente à Marsoulas en Comminges, le 10 juin 1944 », texte rédigé par un des fils, né en 1941, du maire de Marsoulas, Jean Blanc, site aspetinf.chez.com/assoc/Marsoulas, consulté le 11 septembre 2019. — Mémorial Verdier Forain.(Toulouse), en ligne, consulté le 31 juillet 2019. — Musée de la Résistance en ligne, consulté le 1er août 2019. — MemorialGenWeb consulté le 1er août 2019.

André Balent

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