Né le 31 octobre 1915 à Scaër (Finistère), fusillé après condamnation à mort le 15 juin 1944 à Quimperlé ; ouvrier ferblantier ; FTPF-FFI.

François Le Daëron était le fils de Joseph Le Daëron et de Véronique Rouzic. Célibataire, il était domicilié à Toyal en Scaër (Finistère).

En 1943, un groupe de résistants s’était constitué dans le secteur de Scaër autour de François Le Daëron [pseudonyme dans la Résistance  : Louis d’Or], Louis Guillerm, Émile Guéguen et Christophe Le Moal [pseudonyme dans la Résistance  : Abel], réfractaire au Service du travail obligatoire (STO). Ils furent bientôt rejoints par de jeunes réfugiés de la région de Lorient, réfractaires au STO, dont Job Giquelay et Jean Le Guiff. D’abord isolé, ce groupe rallia les Francs-tireurs et partisans français (FTPF), mouvement armé créé dans la mouvance du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (FN) après avoir rencontré un responsable FTP du Finistère-Sud, Pierre Gabellic [pseudonyme dans la Résistance : commandant Fernand].
À partir de janvier 1944, François Le Daëron participa avec le groupe FTPF de Scaër
à de nombreuses actions dans le Finistère Sud, en particulier au cours de la nuit du 18 au 19 mars 1944 à Bannalec près de Troganvel, lors du sabotage de la voie ferrée qui a provoqué un déraillement et la chute dans le Ster-Goz de wagons transportant des armes et des pièces détachées pour sous-marins. Dans la nuit du 10 au 11 juin 1944, il dirigea une expédition d’une vingtaine de maquisards, parmi lesquels se trouvaient Jean Coré, Jean Le Coz, Pierre Le Fort et François Mahé. Avec deux tombereaux, ils se rendirent à Drolou en Scaër pour dévaliser un entrepôt de ravitaillement destiné à l’occupant et subvenir ainsi aux besoins du maquis. À Drolou, les maquisards tombèrent dans une embuscade et l’opération tourna au désastre. François Le Daëron fut blessé. Des résistants scaërois arrêtés le 11 juin au cours d’une autre opération le virent dans le camion qui les emmenait à Quimperlé, souffrant horriblement de ses blessures et des coups qu’il continuait de recevoir. Il fut incarcéré à Quimperlé (Finistère) dans la prison dite du Bel Air installée dans l’ancien couvent des Ursulines devenu aujourd’hui le collège Jules Ferry.

Selon les archives allemandes déposées à Arolsen en 1971, il a été condamné à mort pour activité de franc-tireur par le tribunal militaire allemand de la 265e Division d’infanterie et a été fusillé le 15 juin 1944.

Entendu par la Police judiciaire de Rennes le 26 janvier 1949, Pierre Guillou qui faisait partie des FTPF du groupe de Scaër arrêtés le 11 juin 1944, et qui avait réussi à prendre la fuite a déclaré que François Le Daëron, Anatole Kerhervé et Pierre Le Fort ont été conduits après leur arrestation à Bannalec, puis à la prison de Bel-Air à Quimperlé, et qu’ils ont été fusillés vers le 14 juin 1944 au Bois du Duc en Quimperlé.

Eugène Schneider, prisonnier de guerre allemand interrogé le 28 janvier 1949 par la Police judiciaire de Rennes au sujet de la découverte le 30 juin 1944 dans une fosse au Bois-le-Duc en Quimperlé (Finistère) des corps de François Le Daëron, Pierre Le Fort et Anatole Kerhervé, a déclaré qu’ils avaient été fusillés en ce lieu après avoir été condamnés à mort par le tribunal de la 265e Division d’infanterie pour « port d’arme, activité de franc-tireur et attaque de ferme ».

Un jugement rendu par le tribunal civil de Quimperlé daté du 16 novembre 1944 le déclare décédé à Quimperlé le 30 juin 1944, date de la découverte de la fosse du Bois du duc en Quimperlé.

Après la disparition de François Le Daëron, le groupe FTPF-FFI de Scaër a pris le nom de « Bataillon Louis d’Or ».

François Le Daëron a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

Dans le Finistère, son nom est inscrit sur la stèle érigée à Scaër en hommage aux résistants sous le nom de Le Daëron et sur le monument aux morts de la commune sous le nom de Daëron.
Sources

SOURCES : Arolsen-International Center on Nazi Persecution, archives allemandes versées le 14 juillet 1971 : liste des personnes arrêtées, jugées et condamnées en mai et juin 1944. — Arch. Dép., Ille-et-Vilaine, 1045 W 26, Service de recherche des criminels de guerre ennemis, dossier 407. — AVCC, Caen, AC 21 P 111 349. — Arch. Dép. Finistère, 18 U 13 104, tribunal civil de Quimperlé ; 1 R 1958, registre matricule 1234, classe 1935. — SHD, Vincennes, GR 16 P 154121. — René Le Guénic, Ces héros venus de l’ombre, Imprimerie régionale, Bannalec, 1998.— Ouest-France, 9 avril 2014. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan — Mémorial GenWeb — État civil, Scaër (transcription du jugement déclaratif de décès).

Iconographie
LE DAËRON François

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Version imprimable