Né le 30 décembre 1883 à Lhommaizé (Vienne), massacré, mort des suites de ses blessures à son domicile à Saint-Pierre-d’Exideuil (Vienne), le 29 août 1944 ; domestique, jardinier ; victime civile.

Delphin Cormier était le fils de Vincent Cormier âgé de 31 ans à sa naissance, cultivateur et de Delphine Bastière âgée de 29 ans tous deux domiciliés au lieu-dit Chez Bernard, commune de Lhommaizé. Lors de la conscription en 1904, il était cultivateur vivant avec ses parents à Tercé (Vienne). Il fit son service militaire au 20ème régiment d’Artillerie de Poitiers de novembre 1904 à septembre 1905. Il se maria le 5 novembre 1906 à Tercé avec Geneviève, Ernestine, Yvonne Rose née à Tercé le 4 mai 1884. Il était alors cultivateur avec son père (sa mère étant décédée en mai 1899 alors qu’il avait 15 ans) au lieu-dit Le Normandoux, commune de Tercé. Son épouse, dont les parents étaient domiciliés à La Carrière de Tercé (son père était charron), était couturière à Loudun (Vienne). Ils eurent une fille Marcelle née à Tercé en 1907. Il fut mobilisé en août 1914, servant pendant toute la guerre dans plusieurs régiments d’artillerie. Il reçut fin 1918 une citation à l’ordre du groupe d’artillerie : « soldat modèle ayant constamment montré en quatre ans de guerre un moral excellent et un dévouement absolu. Téléphoniste à l’État-major du groupe, a donné maintes preuves de son courage en réparant et installant des lignes téléphoniques sous le feu de l’ennemi, s’est particulièrement distingué le 15 juillet 1918 et dans la nuit du 28 au 29 août 1918 pendant la pose d’une ligne sous un tir d’interdiction qui a duré plusieurs heures. A été un exemple de zèle et d’entrain aux moments les plus durs des récentes opérations ». Il fut décoré de deux médailles militaires. Il fut démobilisé en mars 1919 et vint s’installer jardinier à Poitiers demeurant chemin du Haut des Sables. La famille déménagea en 1922 à Saint-Pierre-d’Exideuil. Au recensement de 1926 Delphin Cormier résidait au lieu-dit Le Moulin-Minot, il était alors jardinier et son épouse cuisinière chez un particulier. Leur fille Marcelle était modiste. En 1939 Delphin et Geneviève Cormier étaient toujours domestiques chez la même personne. En 1944, ils résidaient au lieu-dit Dalidant commune de Saint-Pierre-d’Exideuil. A la fin du mois d’août 1944, les unités allemandes de la colonne Elster parties du sud-ouest firent retraite à travers le seuil du Poitou. Les 26 et 28 août 1944, les maquis tentèrent d’intercepter les unités allemandes dont les trains avaient été bloqués en gare de Saint-Saviol (Vienne) suite au sabotage de la ligne de chemin de fer et qui tentaient de remonter par la route vers Poitiers. Le 28 août 1944, un convoi allemand de plus de 600 hommes en provenance de Ruffec se dirigea vers Civray et fut attaqué par plusieurs maquis locaux, en particulier par les maquis D2-Bayard et Jalladeau au carrefour de Comboseize sur la commune de Saint-Pierre-d’Exideuil (Vienne). Débordés par la puissance de feu allemande, les maquisards durent se replier. La colonne allemande perpétra des exactions contre les civils dans Civray et dans les communes voisines. L’unité allemande établit son cantonnement pour la nuit à Civray et Saint-Pierre-d’Exideuil, avant de repartir le lendemain matin en direction de Poitiers. Delphin Cormier décéda le 29 août 1944 à son domicile de Dalidant à 9 heures du matin, sans doute grièvement blessé la veille.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Saint-Pierre-d’Exideuil et sur la stèle commémorative des morts du 28 août 1944 de Civray.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensements). — Notes Loïc Richard VRID. — Site internet VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation), articles de Jacques Rigaud et Christian Richard. — Brochure ONAC Les chemins de la Liberté autour de Civray 2012. — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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