Né le 24 octobre 1908 à Liévin (Pas-de-Calais), exécuté sommairement le 31 août 1944 à Abbeville (Somme) ; ingénieur électricien ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

SOURCE : Le Courrier picard, 2 septembre 1969
Fils de Gaston, mineur et d’Adélaïde Delaby, commerçante, Raphaël Duprez était pupille de la Nation. Son père, caporal au quatre-vingt-quatrième régiment d’infanterie décéda le 8 avril 1915 à l’hôpital d’Hautefort (Dordogne). Après ses études d’ingénieur, Raphaël Duprez fut nommé directeur du secteur électrique de Bernaville (Somme) où il résidait Grande rue avec sa femme Paulette Jouy épousée le 14 août 1933 et ses deux enfants, Didier né en 1935 et Nicole née en 1939.
Dès l’Occupation, Raphaël Duprez participa à des sabotages de lignes électriques et téléphoniques. Sa profession lui permettant de circuler avec sa voiture, de jour comme de nuit, avec une autorisation spéciale, il transporta des aviateurs alliés. Il prit part notamment au sauvetage d’un aviateur anglais en le conduisant de Bernaville à Doullens (Somme) début octobre 1941.
En avril 1944, Raphaël Duprez rejoignit la deuxième compagnie FTP de la Somme et fabriqua des postes à galène.
Arrêté à son domicile le 29 août 1944 à 5 heures lors de la rafle effectuée par les Feldgendarmes d’Abbeville qui découvrirent chez lui un poste à galène et des écouteurs, Raphaël Duprez fut emmené au château de Ville-le-Marclet (Somme) où il fut torturé. Dans la soirée, il fut embarqué dans un camion pour la prison d’Abbeville. Le 31 août 1944, les Feldgendarmes vinrent le chercher et l’emmenèrent dans l’immeuble 6 place Victor Hugo qu’ils occupaient depuis le mois précédent. Raphaël Duprez y fut tué et son corps enterré dans une fosse creusée dans le jardin de la propriété.
Découvert le 8 septembre 1944, le corps de Raphaël Duprez fut ramené à Bernaville où il repose dans le caveau familial. Raphaël Duprez reçut la mention « Mort pour la France » le 25 mai 1954. Son nom figure sur le monument édifié en 1948 place du Pilori à Abbeville ainsi que sur la plaque commémorative apposée sur la stèle érigée devant l’immeuble où il fut exécuté. La municipalité de Bernaville lui rendit hommage en donnant son nom à une rue du village.


Abbeville, place Victor Hugo (août 1944)
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, 16P 202528, AVCC Caen, 21P 446296. — Femmes de Picardie, 30 avril 1945, Picardie Nouvelle, 11 septembre 1944. — DVD La Résistance dans la Somme, AERI 80, 2018. — État civil.

Daniel Pillon, Catherine Roussel

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