Né le 22 août 1894 à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain), massacré le 19 juillet 1944 à Montréal, aujourd’hui Montréal-la-Cluse (Ain) ; garde champêtre ; victime civile.

Adrien Marguin était le fils de Marius Étienne, tailleur et de Marie Brunet, ménagère. Il était marié avec Élise Josephte Favre et domicilié à Saint-Rambert-en-Bugey où il exerçait le métier de garde champêtre.
Le 6 juillet 1944, six soldats allemands furent tués lors de l’attaque d’un train blindé et un accrochage eut lieu entre des maquisards et une patrouille allemande à Saint-Rambert-en-Bugey. Le lendemain, Allemands et Miliciens contre-attaquèrent, obligeant les maquisards à décrocher, et ils exercèrent de sévères représailles sur la population. Des arrestations furent opérées aux barrages installés aux entrées de la ville, les ouvriers de la filature de la Schappe, plus de 250, furent parqués dans la cour de l’usine et les Allemands désignèrent 30 otages dont plusieurs notables parmi lesquels André Burtschell, juge de paix, Pierre Gayat, secrétaire de mairie et Adrien Marguin. Dix-huit otages furent finalement libérés mais douze autres furent mitraillés à 21h45 dans la rue du Pavé (aujourd’hui rue des Otages). Sept d’entre eux furent mortellement atteints, deux légèrement blessés, tandis qu’André Burtschell, Pierre Gayat et Adrien Marguin, plus gravement atteints, furent hospitalisés à Nantua (Ain).
Lors de l’attaque ennemie dans le cadre de l’opération Treffenfeld le 10 juillet 1944 et de l’arrivée annoncée des soldats allemands vers Nantua, il fut décidé l’évacuation de l’hôpital. Celle-ci eut lieu le 12 juillet en début d’après-midi. Adrien Marguin jugé intransportable fut laissé à l’hôpital avec huit autres blessés français et quatre blessés allemands prisonniers des F.F.I. Les soldats allemands arrivèrent vers seize heures suivis de la Gestapo et des miliciens et occupèrent l’hôpital. Le 19 juillet 1944, la Gestapo fit son retour et malgré l’intercession des médecins français et du médecin de la Wehrmacht certifiant que les blessés allemands avaient été bien traités et bien soignés, elle ordonna de conduire à la morgue les blessés français pour les fusiller. Ceux-ci furent en fait chargés dans une benne et conduits dans une carrière au lieu-dit La Croix-Châlon, à Montréal où ils furent criblés de balles à 19 heures. Leurs corps seront retrouvés atrocement mutilés dans la carrière. Adrien Marguin était parmi eux.
Il obtint la mention « Mort pour la France » d’après avis officiel du Secrétariat général des Anciens combattants et victimes de guerre du 3 novembre 1945.
Son nom figure sur le monument aux morts, à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain).
Sources

SOURCES : Colonel Henri Romans-Petit, Les maquis de l’Ain, éditions Hachette, 1974.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).

Jean-Louis Ponnavoy

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