Né le 12 juin 1898 à Vaux (Vienne), exécuté sommairement le 28 août 1944 à Civray (Vienne) ; électricien ; résistant AS maquis Renard D3 de la Vienne.

Louis Mâchet était le fils de Baptiste Mâchet, domestique âgé de 21 ans et d’Elisa Magnant âgée de 27 ans, domiciliés tous deux au lieu-dit La Lande, commune de Vaux. En 1916, lors de son départ pour l’armée, il était domicilié à Voulême (Vienne), cultivateur avec ses parents. Il s’engagea volontairement à 18 ans, pour 5 ans dans la Marine, le 11 septembre 1916. Incorporé dans le Corps des Equipages de la Flotte, il fut matelot sur le croiseur cuirassé Edgard Quinet qui participa à l’occupation de Corfou en 1916 puis à l’évacuation de l’armée serbe avant d’être basé à Malte. Louis Mâchet promu fourrier breveté en mai 1918, fut démobilisé le 31 décembre 1920. Revenu à Voulême, il épousa dans la commune proche des Adjots (Charente) Thérèse, Marthe, Marie Patri dont il divorça quelques années plus tard. Au recensement de 1936 de Voulême, il vivait seul avec sa mère, devenue veuve au lieu-dit La Vacherie. En janvier 1939, il était installé à Grenoble (Isère) où il exerçait la profession d’électricien. Il fut d’ailleurs en septembre 1939 affecté spécial comme électricien aux Etablissements Merlin-Gérin de Grenoble. Entretemps, il s’était remarié le 12 juin 1939 à Voulême avec Marcelle, Adélaïde Pépin.
Il revint pendant l’Occupation vivre à Voulême et s’engagea dans la Résistance au sein d’un maquis du sud de la Vienne, le maquis AS Renard D3, commandé par Edmond Bernard (dit Renard). Il participa sans doute aux combats du 13 août 1944 à Champagné-Saint-Hilaire (Vienne) et aux autres actions de ce maquis formé le 6 juillet 1944 par détachement du maquis D2 Bayard.
A la fin du mois d’août 1944, les unités allemandes de la colonne Elster parties du sud-ouest firent retraite à travers le seuil du Poitou. Les 26 et 28 août 1944, les maquis tentèrent d’intercepter les unités allemandes dont les trains avaient été bloqués en gare de Saint-Saviol (Vienne) suite au sabotage de la ligne de chemin de fer et qui tentaient de remonter par la route vers Poitiers. Le 28 août 1944, un convoi allemand de plus de 600 hommes en provenance de Ruffec se dirigea vers Civray et fut attaqué par plusieurs maquis locaux, en particulier par les maquis D2-Bayard et Jalladeau au carrefour de Comboseize sur la commune de Saint-Pierre-d’Exideuil (Vienne). Débordés par la puissance de feu allemande, les maquisards durent se replier. Selon son acte de décès, Louis Machet, fut tué au combat route de Ruffec, à 17 heures. La colonne allemande entra alors dans Civray y perpétrant des exactions contre les civils, tirant dans toutes les directions en pénétrant dans la ville. Son registre matricule (AD 86) comprend en première page un certificat de validation des services établi par le Secrétariat général à la Guerre en novembre 1964, établissant son internement pour la journée du 28 août 1944. On peut donc émettre l’hypothèse que fait prisonnier au matin du 28 août, il ait été ensuite exécuté sommairement le soir même. Le rapport établi par Edmond Bernard pour le dossier d’homologation du groupe FFI (SHD op. cit.) semble le confirmer : « le 28 août au matin, forte embuscade route de Ruffec, sur pont presque coupé, tir intense sur concentration importante pendant 45 minutes. »
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI (certificat du 18 novembre 1950) et DIR (déporté et interné de la Résistance). Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Voulême ainsi que sur la stèle commémorative des morts du 28 août 1944 de Civray.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule Poitiers 1918, matr. 808) — SHD Vincennes GR 16 P 381806 et SHD AVCC Caen Cote AC 21 P 86165 (à consulter) — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) AS Maquis Renard GR 19 P 86/24 — Notes Loïc Richard VRID — Site internet VRID (Vienne, Résistance, Internement, Déportation), articles de Jacques Rigaud et Christian Richard — Brochure ONAC Les chemins de la Liberté autour de Civray 2012 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

Michel Thébault

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