Né le 16 février 1913 à Clichy (aujourd’hui Clichy-la-Garenne, Haut-de-Seine), tué au combat le 13 août 1944 à Saint-Jacques-des-Blats (Cantal) ; industriel ; résistant au sein des Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Marcel Savary était le fils de Emile Marius Savary, né à Vitry-sur-Seine en 1887, affûteur, scieur à la mécanique à Clichy, marié à Clichy le 27 juin 1914 avec Blanche Anna Muller, née en 1893, cartonnière. Il a eu un frère, Emile Désiré Savary, né le 17 octobre 1914 à Clichy, marié en 1934 et engagé également dans la Résistance FFI (dossier GR 16 P 537893), chaudronnier à Aurillac en 1944. Leur père est mort pour la France le 4 mars 1919 des suites d’une bronco-pneumonie contractée au service ; son nom est inscrit sur le monument aux morts de Paris. Les deux frères étaient pupilles de la Nation depuis le décret du 26 novembre 1919.
Marcel Savary avait épousé à Clichy le 30 septembre 1933 Jeanne Paradis. Il était industriel au 10, avenue des Volontaires à Aurillac (Cantal) et s’était engagé dans la Résistance FFI au sein des Mouvements unis de la Résistance (MUR), Compagnie Garçon, 4ème Bataillon du Mont-Mouchet, Cantal, le 3 juin 1944
Après avoir évacué Aurillac le 10 août 1944, les Allemands (3 compagnies du 95è régiment de sécurité, l’état-major de liaison, 400 à 450 hommes de la Feldgendarmerie et une vingtaine de miliciens avec leurs familles sous le commandement de Borgmann) se dirigent vers Vic-sur-Cère et Le Lioran. Le chef d’état-major départemental FFI Erulin ordonne les déplacements du groupement Renaud de Fontanges au sud-ouest du Lioran, et du groupe Eynard de Riom-ès-Montagnes vers le versant nord-est, de part et d’autre du tunnel. Par contre les autres compagnies stationnées à proximité du Lioran furent dirigées vers Curebourse, Pailherols et Pierrefort. Eugène Martres décrit le déroulement des opérations : « Les troupes allemandes, après avoir passé la nuit du 10 au 11 août à Vic-sur-Cère, ébranlèrent leurs avant-gardes et leurs éclaireurs dès l’aube du 11 août. A 7 heures les premiers cyclistes allemands traversent Thiézac, suivis de voitures. Borgmann et les miliciens stationnent à Thiézac de 8 heures à 12 heures, tandis que des patrouilles latérales fouillent les flancs de la vallée. C’est alors que s’échangent les premiers coups de feu, sur le flanc sud avec les FTP probablement (compagnie Alex). Le nettoyage occupe les Allemands toute la matinée ; ils incendient 5 ou 6 granges et une maison aux Granières et à Nièrevèze. En début d’après-midi le convoi franchit le Pas de Compaing et doit s’arrêter à nouveau à Saint-Jacques-des-Blats car les avant-gardes sont aux prises avec le groupe Renaud sur le flanc sud-ouest du tunnel, quelques heures seulement après que les FFI aient pris position. Les FFI "retardent la colonne par un combat en retraite, puis se retirent, démasquant le groupe Eynard" écrit Fayard. Un homme de la compagnie Bertrand rapporte : "le 11 août au soir, le groupe Renaud, menacé d’être débordé par des forces supérieures, décroche et dans la nuit du 11 au 12 août la 2è section de la compagnie Bertrand (groupe Eynard) se trouve en première ligne au pont de Pierre-Taillade". Cette dernière réagit vigoureusement au fusil-mitrailleur et à la grenade au passage du peloton cycliste allemand qui doit refluer précipitamment vers le Lioran. Les FFI font alors sauter le pont de la Pierre-Taillade par lequel la route franchit un torrent. Dans la journée du 12 août, Borgmann radiotélégraphie un appel à Clermont-Ferrand : "depuis deux jours durs combats, pertes importantes, subsistances insuffisantes. Sommes investis dans le tunnel du Lioran. L’emploi de forces blindées légères est nécessaire". Le sort du combat reste donc incertain. En fait les deux commandants se sont trompés : les FFI croyant être débordés se retirent ; les Allemands pensant se heurter à des troupes nombreuses et résolues ne tentent ce jour aucune poussée. Au Lioran, Borgmann n’avait pas lieu d’être mécontent le 12 août au soir. La pression FFI était faible. Il savait qu’il aurait le lendemain le soutien de l’aviation et que la colonne de secours était en marche. Pour lui la journée du 13 août s’annonçait décisive. Comme les jours précédents, l’aube du 13 août laissa présager une journée chaude et ensoleillée. Du côté FFI cette journée fut encore plus confuse, plus pénible que la veille. Le manque de liaison et de coordination eut d’ailleurs des conséquences tragiques. Car ce jour-là deux FFI furent tués sur le versant de la Cère. Or ils ne furent pas victimes de balles allemandes mais très probablement de balles françaises. Un groupe de la compagnie Garçon et un groupe de la compagnie Fred, se prenant mutuellement pour l’ennemi, se mitraillèrent faisant un mort dans chaque groupe. » Antonin Louis Laroussinie et Marcel Savary sont morts le 13 août 1944 près de l’entrée sud du tunnel du Lioran.
Marcel Savary avait 31 ans. Il a été déclaré Mort pour la France, homologué FFI du 3 juin au 13 août 1944 au sein de la formation MUR Mont-Mouchet 4ème Bataillon Cantal.
Le nom de Marcel Savary est inscrit sur la stèle commémorative des combats du Pas de Compaing, commune de St-Jacques-des-Blats.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes, dossier de résistant de Marcel Savary : GR 16 P 537924 (non consulté) .— AVCC, dossier Marcel Savary : AC 21 P 149824 (non consulté) . .— Eugène Martres, Le Cantal de 1939 à 1945 - Les troupes allemandes à travers le Massif Central, Cournon, De Borée 1993 .— Favier, Lieux de mémoire et monuments du souvenir, Albédia, Aurillac 2007 .— État civil (AD 15, AD 92) .— MémorialGenWeb

Patrick Bec

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