Né le 22 septembre 1920 à Saint-Quentin-la-Chabanne (Creuse), exécuté sommairement le 27 juillet 1944 à Chard (Creuse) ; résistant maquis AS de la Creuse, bataillon Jack.

Jean-Baptiste Ferrand était le fils de Basile, Joseph Ferrand âgé de 27 ans à sa naissance, cultivateur et de Marie, Françoise, Lucile Paufique âgée de 21 ans, couturière. Son père, né le 2 janvier 1893 à Saint-Quentin-la-Chabanne, fut mobilisé pour la première guerre mondiale dans l’infanterie. Trois fois blessé, en décembre 1914 puis en avril 1915 à Notre-Dame-de-Lorette (Pas-de-Calais) lors de la seconde bataille de l’Artois, il fut à nouveau gravement blessé le 8 mars 1916 à Douaumont, près de Verdun (Meuse). Réformé fin 1916, il était paralysé du bras droit à la suite de ses blessures. Il avait reçu la Croix de guerre et la Médaille militaire. Revenu en Creuse, il devint facteur rural et se maria le 30 août 1919 avec Marie, Françoise, Lucile Paufique. Jean-Baptiste Ferrand fut leur fils aîné. Il n’avait pas encore 15 ans lorsque son père mourut le 7 septembre 1935 à Saint-Quentin-la-Chabanne. Sa mère fut dans les années suivantes employée comme factrice. Elle résidait toujours avec son fils en 1944 à Saint-Quentin-la-Chabanne.
Jean-Baptiste Ferrand répondit à la réquisition proclamée dans tout le secteur, par le commandant Jack de l’AS, de sa propre autorité et parfois sous la contrainte et les menaces. Le 6 juillet 1944 le tambour municipal annonça dans le village la mobilisation générale des classes 1939 à 1945. Jean-Baptiste Ferrand s’engagea alors dans la Résistance, rejoignant dans l’est de la Creuse un maquis de l’AS appartenant au bataillon Jack et cantonné dans plusieurs hameaux de la commune de Chard (près de la limite du Puy-de-Dôme). A la mi-juillet 1944, des éléments de la brigade Jesser, une formation militaire allemande, composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, entra en Creuse en provenance des départements voisins du sud et de l’est pour organiser la répression contre les forces de la Résistance. Le 15 juillet lors d’une opération au nord d’Aubusson, les troupes allemandes incendièrent les villages d’Alleyrat et de La Rochette. Les jours suivants une série d’attaques contre les maquis d’Alleyrat et de Blessac contraignit les unités désorganisées à se replier et à se regrouper à Chard avec d’autres unités du bataillon Jack autour du poste de commandement. L’action des services de renseignements allemands aidés de reconnaissances aériennes permit à l’État-major allemand de localiser précisément les maquis et de préparer une opération d’encerclement et d’anéantissement qui se produisit le 27 juillet 1944. Le ratissage des forces allemandes leur permit la capture de plus d’une vingtaine de résistants. Regroupés, ils furent transportés en camion dans deux lieux différents et exécutés sommairement. Jean-Baptiste Ferrand et 10 de ses camarades furent fusillés, sur le sentier de la Goursole près du massif forestier du même nom. Les travaux de Christophe Moreigne aux archives de la Creuse, publiés en 2017 dans les Actes du colloque La vie quotidienne dans les maquis (op. cit.), indiquent à partir d’un témoignage recueilli (AD 23, fonds René Castille 147 J 34) que Jean-Baptiste Ferrand sujet à des problèmes cardiaques était alors alité et que sa mère était venue la veille supplier le commandant Jack de le laisser partir, ce que ce dernier avait refusé. Abandonné sur place sur une civière lors de la fuite du commandant Jack, il fut fusillé avec ses camarades. Son corps fut ramené le 26 octobre 1944 à Saint-Quentin-la-Chabanne (Creuse) pour des obsèques officielles en même temps que celui de trois de ses camarades tués le même jour, Emmanuel Evangelisti, René Penache, et Maurice Moles. Il repose depuis lors au cimetière municipal de Saint-Quentin-la-Chabanne.
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI et DIR (déporté et interné de la résistance). Son nom est inscrit sur le monument aux de Saint-Quentin-la-Chabanne. Il figure également sur le monument commémoratif de Chard et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (État civil, registre matricule, dossier Jack 107 W 11) — SHD Vincennes GR 16 P 221427 et SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 183650 (à consulter) — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Actes du colloque La vie quotidienne dans les maquis Ed. CREDI 2017. Communication de Christophe Moreigne Printemps – été 1944 dans le sud-est creusois : des « volontaires » requis sous la contrainte ? — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil mairie de Saint-Quentin-la-Chabanne.

Michel Thébault

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