BARBE Michel, Louis
Né le 13 mai 1939 à Siguer (Ariège), mort à Marsoulas (Haute-Garonne), assassiné par des SS de la division Das Reich
Claude et Michel Barbe (1939-1944) en 1944. Massacrés à Marsoulas le 10 juin 1944.
Cliché ; Mémorial Verdier Forain, Toulouse
Le samedi 10 juin 1944, Marie Barbe quitta Marsoulas tôt le matin à bicyclette afin de prendre à Boussens le train pour Toulouse. Le lendemain, dimanche de la Fête Dieu, elle était invitée avec son mari et leur fils aîné, au repas familial organisé à Toulouse à l’occasion de la communion d’une nièce de Pierre Barbe. Paulette Cazenave devait assurer le réveil des jumeaux, leur donner le déjeuner et les amener à l’école communale à laquelle ils avaient été inscrits. Elle devait aussi les conduire, le lendemain, à la célébration de la Fête Dieu de Marsoulas où ils devaient étrenner des habits brodés.
Lorsque les Allemands frappèrent fort à la porte de la maison Blanc-Cazenave, au chemin de la Fontaine, le père de famille, Jean-Baptiste, la leur ouvrit. Il fut abattu aussitôt. Presque au même moment, sa femme Julie subit le même sort. Les enfants et la grand-mère de trouvaient dans le hall de l’escalier. Si Gaston, le fils des époux Cazenave et frère de Paulette, put s’enfuir, celle-ci alla vers sa mère en criant : « Maman ! maman ! ». Abattue d’un coup de fusil, elle fut achevée d’un coup de crosse. Les jumeaux Claude et Michel dont elle devait s’occuper furent tués par une balle de revolver dans la tempe dans la chambre du rez-de-chaussée de la maison Durran.
Leur mère, arrivée à Mazères, décida de rebrousser chemin lorsqu’elle aperçut les Allemands qui prenaient position dans la localité. Elle s’arrêta au passage à la ferme Saleich de Cassagne où elle pensait trouver son frère, le maire de Marsoulas qui y résidait, et informait sa belle-sœur qu’elle revenait au village. Elle découvrit le massacre de sa famille. Elle revint à Cassagne et s’en alla à nouveau expliquer ce qui s’était passé à Marsoulas. Elle s’y rendit à nouveau, accompagnée par son frère qui, lui aussi, découvrit le massacre et commença à organiser les secours. Jeanne Blanc fut longtemps hagarde et sidérée près de ses deux enfants. Elle se résolut pourtant à faire leur toilette mortuaire puis, avec une villageoise rescapée, Marie-Louise Ségur, elle les apporta à la mairie où son frère avait décidé de rassembler les corps des victimes. On plaça leurs corps sur la table du conseil municipal.
Voir Marsoulas (Haute-Garonne), 10 juin 1944
SOURCES : Arch. dép. Ariège, état civil de Siguer,, acte de naissance de Michel Barbe. — Guy Penaud, La « Das Reich » 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 378-383, pp. 520]. — Roger Prost, « En Comminges sous l’occupation. Événements après le 6 juin », Revue du Comminges, Revue d’histoire, d’archéologie, de géographie et de sciences naturelles du Comminges et des Pyrénées centrales, 109, 1994, pp. 404-443. — « Le massacre d’une population innocente à Marsoulas en Comminges, le 10 juin 1944 », texte rédigé par un des fils, né en 1941, du maire de Marsoulas, Jean Blanc, site aspetinf.chez.com/assoc/Marsoulas, consulté le 11 septembre 2019.
André Balent