Né le 3 janvier 1919 à Montreux-Vieux (Haut-Rhin), exécuté sommairement le 27 juillet 1944 à Chard (Creuse) ; militaire GMR ; résistant AS.

Lucien Christen était le fils d’Eugène Christen et d’Hélène Kempf. Célibataire, il appartenait au printemps 1944 au GMR (Groupe Mobile de réserve) « Berry », basé à Argenton sur Creuse et comprenant environ 200 policiers en uniforme bleu marine. Le 6 juin 1944 le GMR Berry se trouvait en cantonnement au camp de La Courtine (Creuse) lorsque le débarquement en Normandie se produisit. Il reçut le 7 juin l’ordre de rejoindre Limoges. Travaillé depuis quelque temps par la Résistance (des contacts avaient été pris entre les responsables de l’AS et des sous-officiers du groupement), le GMR Berry choisit alors sous l’autorité de son chef, le capitaine Dubois de passer à la Résistance et à la clandestinité. Il vint renforcer les maquis de l’est de la Creuse sous l’autorité dans ce secteur, du commandant Jack. Le bataillon Jack gagna alors les gorges du Chavanon pour se mettre à la disposition du chef de l’AS de Corrèze, Lemoigne. Le commandant Jack revint ensuite en Creuse avec une partie de ses effectifs dont les GMR et s’installa dans le secteur de Chard.
A la mi-juillet 1944, des éléments de la brigade Jesser, une formation militaire allemande, composée d’éléments disparates de la Wehrmacht, des SS et de divers services de police, entrèrent en Creuse en provenance des départements voisins du sud et de l’est pour organiser la répression contre les forces de la Résistance. L’action des services de renseignements allemands aidés de reconnaissances aériennes permit à l’État-major allemand de localiser précisément les maquis et de préparer une opération d’encerclement et d’anéantissement qui se produisit le 27 juillet 1944. Le 27 juillet 1944, l’attaque de la colonne Jesser contraignit les groupes de maquisards à tenter d’échapper à l’encerclement programmé des troupes allemandes. La fuite précipitée du commandant Jack entraîna un sauve qui peut général. Malgré tout, plusieurs maquisards dont Lucien Christen, sergent-chef FFI, tentèrent en combattant de protéger le repli. Il fut dans le combat blessé aux jambes près du village des Monts, à la lisière de la forêt de La Goursolle, le point de repli. Fait prisonnier il fut achevé, exécuté sommairement, après avoir été torturé et mutilé (le fait d’être Alsacien sous uniforme français explique peut-être en partie ces violences).
Il obtint la mention mort pour la France et fut homologué FFI. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Balschwiller (Haut-Rhin) ainsi que sur le monument commémoratif de Chard et sur le mémorial de la Résistance creusoise à Guéret.
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 130287 et SHD Caen AVCC Cote AC 21 P45367 (à consulter) — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusoise Ed. Verso 2000 — Bernard Chevalier La Tragédie de Roussines Ed. Creuse Impression 1999 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb — État civil mairie de Chard.

Michel Thébault

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