Né le 13 janvier 1886 à Lyon IIIe arr. (Rhône), massacré le 7 juillet 1944 à Saint-Rambert, aujourd’hui Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) ; docteur en médecine ; maire de Saint-Rambert ; victime civile homologuée FFI.

Michel Temporal était le fils de Jean Édouard, comptable puis commerçant et de Marie-Antoinette Gangolphe.
il effectua sa scolarité à l’institut catholique Ozanam, de 1896 à 1903 et obtint son diplôme de bachelier avec mention. Il entra en 1904 à la faculté de médecine de Lyon et en 1906, dans le service professeur Michel Gangolphe, son oncle maternel, à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, à Lyon. Ancien externe des Hôpitaux civils de Lyon, il obtint son diplôme de docteur en médecine le 7 août 1912 et s’installa à Saint-Rambert-en-Bugey au mois d’octobre 1912.
Il fut mobilisé le 12 février 1915 à la 14e section d’infirmiers de Lyon et nommé médecin auxiliaire en mars de la même année puis médecin aide major à titre temporaire de 2e classe le 8 avril 1915, lendemain de son mariage avec Adrienne Jeanne Marie Hélène Ferréol, une infirmière chirurgicale rencontrée pendant ses études.
Il fut affecté le 4 mai 1915 au 5e bataillon du 323e régiment d’infanterie, à Velaines (Meuse) et assurera le service médical au poste de secours du réduit d’Avocourt en 1916. Il rédigera d’intéressants témoignages sur la « vie des « poilus au tunnel de Tavannes ou « l’indifférence du soldat devant les spectacles de la mort et de la désolation ».
Il fut nommé médecin aide major de 1e classe le 8 avril 1917 au 7e corps d’armée. Après plusieurs citations à l’ordre du régiment, Michel Temporal fut décoré de la Croix de guerre avec 3 étoiles de bronze et reçut la Médaille d’honneur de vermeil des épidémies et du service de santé des armées le 20 septembre 1917. Démobilisé le 29 avril 1919, il rentra à Saint-Rambert et reprit son activité de médecin généraliste. Il fut nommé chevalier d’honneur le 14 mars 1921 avec prise de rang au 16 juin 1920.
Sa première épouse étant décédée en 1923, il se remaria le 2 septembre 1929 à Saint-Rambert (Ain) avec Marie Françoise Ferbœuf.
Maintenu dans les cadres de réserve, Michel Temporal effectua plusieurs périodes d’activités militaires et fut successivement affecté au 110e régiment de chasseurs en 1920, à l’ambulance médicale du 7e corps d’armée à Dôle en 1923, au 32e régiment de tirailleurs nord-africains en 1924 et à la direction du service de santé de la 14e région militaire en 1925. Il fut promu médecin capitaine le 14 juin 1932 et nommé médecin chef à l’hôpital de la caserne Sibuet, à Belley (Ain) puis à la Roche-sur-Foron (Haute-Savoie) en 1933 et à Bonneville en 1939. Il fut rayé des cadres en 1940 et revint définitivement à Saint-Rambert-en-Bugey.
Il avait été élu maire de Saint-Rambert en 1935 et fut nommé officier de la Légion d’Honneur le 23 décembre 1936.
Opposé au régime deVichy et favorable à la Résistance, il fut arrêté puis relâché en février 1944. Maire et médecin de Saint-Rambert en Bugey en 1944, pris en otage et fusillé par les troupes allemande. Ce médecin, maire, opposé à la Révolution nationale, favorable aux résistants, , le 7 juillet, à Saint-Rambert, il rejoint les otages qui sont fusillés dans la rue.
Le 6 juillet 1944, 6 soldats allemands furent tués au cours de l’attaque d’un train blindé et simultanément, une patrouille allemande fut attaquée à Saint-Rambert par les maquisards.
Le 7 juillet 1944, la Wehrmacht et la Gestapo, épaulées par la milice, investirent la ville à titre de représailles. Après une brève résistance, les maquisards durent décrocher et se cacher où ils pouvaient.
Des barrages furent établis par l’ennemi aux entrées de la ville où de nombreuses personnes furent arrêtées. Plus de 250 ouvriers de la filature de la Schappe furent parqués dans la cour de l’usine, de 14h30 à 22h00, et 30 otages, pris au quartier du four-à-chaux, à l’abbaye et à la mairie, furent parqués sous la Grenette (ancien marché couvert de Saint-Rambert et actuelle mairie). Michel Temporal fut arrêté pour sa qualité de maire de la ville et les opinions citées ci-dessus.
Dix-huit otages furent libérés, mais douze d’entre eux seront mitraillés à partir de 21h45 dans la rue du Pavé (actuellement rue des Otages). Trois furent grièvement blessés et conduits à l’hôpital de Nantua où ils furent reconnus le 19 juillet par les bourreaux et massacrés à Montréal-la-Cluse. Enfin deux autres eurent plus de chance, ils ne furent que légèrement blessés et s’en sortirent. Michel Temporal était au nombre des otages fusillés. Il décéda le 7 juillet 1944 à 22 heures Grande rue, à Saint-Rambert.
L’acte de décès fut dressé le 8 juillet sur la déclaration d’Alice Renoir, épouse Béchet, 36 ans, institutrice, domiciliée quartier de la Gare, à Saint-Rambert.
Il obtint la mention « Mort pour la France » transcrite sur l’acte de décès et la Médaille de la Résistance à titre posthume le 23 février 1959.
Il fut homologué aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR), [SHD Vincennes dossier GR 16 P 564722].
Son nom figure sur le monument aux morts, à Saint-Rambert-en-Bugey (Ain) et sur la plaque commémorative 1939-1945 de la faculté de médecine Paris-Descartes, à Paris (VIe arr.)
Sources

SOURCES : Biographie très détaillée de Michel Temporal dans Wikipédia.— Base Leonore (Légion d’honneur).— Colonel Henri Romans-Petit, Les maquis de l’Ain, éditions Hachette, Paris, 1974.— Musée de la Résistance 1939-1945 en ligne, Données extraites du CD(DVD)-ROM : La Résistance dans l’Ain et le Haut-Jura (2013).— Wikipédia, monographie Saint-Rambert-en-Bugey.— Mémorial Genweb.— État civil (acte de décès).

Jean-Louis Ponnavoy

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